Le ministre de l’eau et de l’énergie Gaston Eloundou Essomba était face à la presse ce 31 mars pour informer l’opinion publique sur les mesures prises par le Gouvernement pour améliorer l’approvisionnement en eau et en électricité dans notre pays.
En matière de fourniture l’électricité au Cameroun, les problèmes se posent différemment selon que l’on se trouve dans le Réseau Interconnecté Sud (RIS), Nord (RIN) ou Est (RIE). Il existe de ce fait un déséquilibre entre l’offre et la demande en énergie électrique, et, Les contraintes dans le secteur du Transport et de la Distribution compliquent davantage la situation. Dans son propos liminaire, le ministre de l’eau a précisé qu’actuellement, ce sont davantage les difficultés liées à la surcharge des équipements de transport et de distribution qui sont à l’origine des interruptions de l’électricité.
Certains équipements de transport et de distribution sont aujourd’hui surchargés, notamment les transformateurs qui sont sollicités au-delà de leur capacité. Une situation qui engendre des déclenchements des lignes, suivis des rationnements (délestages). Des interruptions de courant interviennent également lorsqu’il y a des travaux de maintenance sur les lignes de transport.
Dans le domaine de la distribution de l’électricité, l’une des causes des délestages résulte de la chute des poteaux bois utilisés par le Concessionnaire ENEO. En effet, 60% sur un parc de 1 300 000 poteaux sont à remplacer sur l’ensemble du territoire national. Face à ce problème, le Gouvernement a décidé d’opter pour un remplacement systématique des supports en poteaux bois des lignes Moyenne Tension par des supports en poteaux béton. C’est ainsi qu’environ 31 000 poteaux béton ont été installés entre 2019 et février 2022.
En ce qui concerne l’approvisionnement en eau, le membre du gouvernement précise qu’il y a eu baisse de l’hydrologie du fleuve Ntem sur lequel est construit le barrage de Memve’ele juste après la CAN. La production de Memve’ele, passée de 90 MW disponible 24h/24 pendant la CAN, à une puissance de 30 MW seulement en soirée entre 18h et 22h. Ce qui a entrainé un déficit de 60 MW dans le RIS, déficit équivalent à 35% de la consommation d’électricité en journée de la ville de Yaoundé.
Face à tous ces déséquilibres entre l’offre et la demande en énergie électrique, le gouvernement a mis sur pied une batterie de mesures. On parle azinsi de la mise sur pied de plusieurs ouvrages notamment, des centrales thermiques de Limbé d’une puissance de 85 MW (pour soutenir la demande dans les Régions du Sud-Ouest, du Littoral et du Nord-Ouest), de Bamenda (20 MW), de Dibamba à Douala 86 MW, d’Ahala à Yaoundé (60 MW), de Mbalmayo (10 MW) et d’Ebolowa (10 MW) et de la centrale à gaz de Kribi (216 MW). L’Etat s’est résolu à développer une stratégie d’accroissement de l’offre de production à partir de l’hydroélectricité à travers les projets de Lom Pangar, Memve’ele (211 MW), Mekin et Nachtigal.
La construction d’une usine de production de 30 MW d’électricité et sa mise en service dans les prochains mois, permettra à court terme, d’améliorer significativement l’offre en énergie électrique dans la Région de l’Est. La mise en service définitive de la centrale de Memve’ele, prévue à la fin du mois de mai 2022, devra porter sa production de 90 MW actuellement à 211 MW.
En perspective, et pour atténuer les impacts de la variation de l’hydrologie du fleuve Ntem, le CHEF DE L’ETAT a prescrit l’accélération de la maturation du projet de construction d’un barrage réservoir sur le fleuve Ntem, à l’instar du barrage de Lom Pangar.
Dans la partie septentrionale, l’Etat a entrepris le transfert des unités de la centrale d’Ahala vers Garoua (Djamboutou) et Ngaoundéré et à la mise en service depuis le 23 mars 2022 d’une nouvelle capacité additionnelle de 10 MW à Guider. Avec le partenaire ENEO, le gouvernement est en train d’installer en urgence deux (02) centrales solaires modulaires avec batteries de stockage d’une capacité cumulée de 30 MWc + 20MWh à Maroua et Guider.
Actuellement les travaux ont débuté pour la centrale de Guider sur une superficie de 54 hectares. Les premiers MW sont déjà injectés dans le réseau. Les travaux d’installation des modules se poursuivent. Le démarrage des travaux sur le site de Maroua quant à lui est programmé pour juin 2022. De même, deux nouvelles centrales thermiques seront installées dès le mois de mai 2022 au profit du RIN, soit une de 10 MW à Maroua et une autre de 05 MW à Kousséri.
En ce qui concerne les besoins futurs en énergie électrique, le projet Nachtigal, d’une puissance installée de 420 MW dont les travaux sont en cours d’exécution pour un début de la production en Août 2023. A moyen terme, des projets en cours de maturation seront mis en œuvre, à l’instar de la centrale thermique à gaz de Limbé (350 MW), et les barrages hydroélectriques de Grand Eweng (1000 MW), Chollet (600 MW), Kikot (500 MW), Katsina Ala (285 MW), Menchum (72 MW), etc.
Dans les domaines du transport et de la distribution d’électricité, une batterie de mesures est également en train d’être mise en œuvre pour endiguer les désagréments liés à ces domaines.
La mise en service des ouvrages du Projet de construction de la ligne de transport 225 KV entre Yaoundé (Ahala) et Abong Mbang, et du poste de transformation 225/90 KV à Doumé – Abong Mbang, permettra de relier le Réseau Interconnecté Est (RIE) au Réseau Interconnecté Sud (RIS) dans les tout prochains jours. Le Gouvernement, à travers la SONATREL, conduit en ce moment la mise en œuvre d’un important portefeuille de projets dont l’enveloppe est d’environ 500 milliards, parmi lesquels : le Projet d’interconnexion des réseaux interconnectés Sud et Est, et du renforcement du réseau de transport des régions de l’Ouest et du Nord-Ouest dont le taux de réalisation se situe à 96% ;
– le Projet de renforcement et de stabilisation du réseau électrique de la ville de Yaoundé, dont le taux de réalisation est de 60% ;
– le Projet de Remise à Niveau des Réseaux de Transport d’électricité et de Réforme du Secteur, pour lequel les entreprises sont déjà recrutées;
– le Projet de renforcement et de stabilisation du réseau électrique de la ville de Douala dont l’entreprise responsable est en cours de recrutement ;
– le projet de construction d’une ligne 400 kV entre Nachtigal et Bafoussam, pour ne citer que ceux-là.