Deux ans après la signature (en décembre 2020) du contrat de partenariat public-privé avec l’entreprise de projet créée par le consortium Razel-Bec/Egis Projects, le Ministre des travaux publics a signé ce vendredi, 10 juin 2022, l’accord entre l’entreprise Tollcam Partenariats S.A.S et l’Etat du Cameroun sur la réalisation du projet de construction des 14 postes de péage routiers automatiques. Au sortir de cette signature Philippe SERAIN, le Président de Tollcam affirme que le début effectif des travaux est prévu pour ce 11 juin notamment sur le site de Mbankomo.
La machine a été grippée depuis deux ans avec le retrait du projet de la société Proparco dû à certains blocages liés, à la non-libération des emprises sur les sept autres sites (de la phase 1) choisis pour abriter les postes de péage. À l’exception du site de Mbankomo, les 14 autres sites choisis (Boumnyebel, Edéa, Tiko, Mbanga, Manjo, Nsimalen, Nkometou, Bafia, Bayangam, Foumbot, Bandja, Matazem et Dschang) ne bénéficiaient pas d’un décret d’expropriation.
Le projet marque un temps d’arrêt, le temps pour l’entreprise de trouver un autre garant. Il faudra environ un an. Décembre 2021, GuarantCo, nouveau garant, est présenté. Au cours d’une réunion en visioconférence, un chronogramme est fixé. GuarantCo espère faire valider le financement au cours des comités de crédit tenus le même mois. Tollcam planifie alors la reprise des travaux pour le premier trimestre 2022. Mais sur le terrain, la mobilisation n’est pas visible.
En Avril dernier, le Mintp exige à l’entreprise de lui présenter un ultime chronogramme de travail dans les 10 jours. Faute de quoi il pourrait prononcer la caducité du projet. Quelques jours plus tard, Tollcam dépose son chronogramme. Il fixe les dates du 24 au 26 mai pour la préparation des documents permettant d’obtenir le visa du CARPA (structure publique en charge de la validation des contrats sous PPP) sur l’accord direct de l’Etat du Cameroun (Mintp et Minfi). Y figure aussi toute la documentation sur la notification du closing financier. Le chronogramme fixe aussi la date du 30 mai pour la notification du contrat et la médiatisation, avec notamment la cérémonie de signature dudit accord.
Le 1er juin dernier, s’est tenue une réunion entre Tollcam Partenariats S.A.S et le Conseil d’Appui à la Réalisation des Contrats de Partenariat (CARPA) avec pour Objectif, examiné les documents financiers en vue de l’obtention du visa du CARPA. L’examen des documents ayant effectivement été bouclés le 02 juin, Ils seront transmis au CARPA pour le visa de non objection au plus tard lundi 06 juin 2022. La signature de l’accord tripartite Etat-Partenaire-Banque est donc envisagée.
En rappel, le partenaire privé TOLLCAM SAS et le Groupement d’entreprises Razel-Bec/ société Egis projects sont chargés de la construction des quatorze (14) postes de péage automatiques. Il s’agit des postes de : Nsimalen, Mbankomo, Tiko, Edea, Boumnyebel, Nkometou, Bayamgam, Bafia, Mbanga, Manjo, Bandja, Matezem, Foumbot, Dschang. Pour ce début, la priorité dans la construction a été donnée au poste de Mbankomo, Boumnyebel et Edea. Le ministre des travaux publics a instruit six mois pour la livraison d’un ouvrage.
Chaque ouvrage novateur sera bâti sur une longueur de 400 mètres et une largeur de 120 mètres ; il comprendra une plateforme de péage de 50 mètres de large en structure de béton de 49 cm, des ilots séparateurs des voies de 2 mètres de large, des entonnements de 50 cm avec une structure de chaussée souple de 34 cm d’enrobés. Un bâtiment R+1 d’exploitation de 124 m2, 42 000m2 de parkings à aménager et des espaces marchants, une classification automatique des véhicules en deux catégories (poids lourds et véhicules légers), un système de communication aux usagers au moyen d’un site web, un espace d’entretien et d’un centre d’exploitation et de maintenance.
L’objectif de cette opération est d’optimiser les recettes de péage routier pour accroitre les ressources destinées à la construction et l’entretien routiers. Pour un coût des investissements initiaux de 28,94 milliards de FCFA, les recettes générées par les 14 postes de péage partiront de 7 milliards de FCFA en 2021, pour atteindre 53,59 milliards en 2039 sur la base d’un tarif unique fixé à 500 FCFA. Les recettes nettes à reverser à l’État partiront de 5, 482 milliards de FCFA en 2021 à 48, 995 milliards en 2039, selon les termes du contrat qui lient les parties. La pose de la première pierre avait été effectuée le 10 décembre 2020 à Mbankomo, et la livraison des travaux était prévue pour 2022. Pour finir c’est Près de 35 milliards de fcfa seront nécessaires pour la réalisation de ces chantiers. Il faut dire que le projet s’exécute dans le cadre d’un Partenariat public-privé avec le partenaire Tollcam qui assure le financement, la conception, la construction, l’équipement, l’exploitation et la maintenance de ces ouvrages. C’est un investissement financier de 34,752 milliards Fcfa à amortir sur une vingtaine d’années.
Taux de fraude élevé
Selon les chiffres de la Direction générale des impôts, au cours des vingt récentes années (1995-2016), les recettes de péage routier ont quasiment doublé en se situant en 2016, à 5,7 milliards Fcfa. En dépit des baisses importantes enregistrées au cours de certaines années. Au total, près de 100 milliards Fcfa ont été collectés depuis 1995. Malgré la tendance à la hausse d’une année budgétaire à l’autre depuis son instauration, le péage routier n’a pas encore atteint son seuil potentiel. Un taux de fraude très élevé et une gestion contestable justifient ce sentiment, indique-t-on au ministère des Travaux publics.
Le péage se devait de fournir 5,7 milliards Fcfa en 2006 (ce qui n’a pas été le cas) en vue d’atteindre 8 milliards Fcfa en 2012, raison pour laquelle il est apparu urgent de trouver des solutions visant à améliorer son efficacité. C’est donc au terme des travaux de la 8è session du Conseil national de la route e, décembre 2009, et sur instruction du Premier ministre, que le ministère des Travaux publics a été responsabilisé pour conduire le projet d’automatisation des 14 postes de péage sus-évoqués.