L’organisation a accepté les adhésions du Gabon et du Togo, sans liens historiques avec le Royaume-Uni, au dernier jour de son sommet au Rwanda, devenant ainsi les dernières nations sans liens historiques avec le Royaume-Uni à entrer dans le club anglophone dirigé par la reine Elisabeth II. Ces deux pays francophones sont les premiers nouveaux membres depuis le Rwanda en 2009.
Composé de 54 pays dont la plupart sont d’anciennes colonies britanniques, le Commonwealth a accepté ces demandes d’adhésion au dernier jour de son sommet au Rwanda. « Nous leur souhaitons tous la bienvenue dans la famille du Commonwealth », a déclaré le président rwandais Paul Kagame.
Pour le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, les 2,5 milliards de consommateurs du Commonwealth offrent de nouvelles opportunités économiques et éducatives et suscitent un « engouement » pour l’anglais parmi ses compatriotes. « L’adhésion du Togo est motivée par le désir d’étendre son réseau diplomatique, politique et économique (…) et de se rapprocher du monde anglophone », a-t-il expliqué. Elle permet également à la petite nation en développement de 8,5 millions d’habitants de redéfinir les relations bilatérales avec le Royaume-Uni en dehors de l’UE après le Brexit.
Les deux pays francophones ont également demandé leur adhésion ces dernières années pour s’éloigner de la France, ont estimé des analystes. Pour le politologue togolais Mohamed Madi Djabakate, cette décision sera bien accueillie car l’influence française au Togo est souvent critiquée. « L’adhésion n’a pas été discutée avec le peuple togolais. C’est une décision unilatérale du gouvernement », qui n’est toutefois pas impopulaire auprès des Togolais qui « progressivement voient en la politique étrangère de la France les raisons de la stagnation du pays ».
« Soixante-deux ans après son indépendance, notre pays s’apprête à ouvrir un nouveau chapitre de son histoire », a pour sa part estimé le président gabonais Ali Bongo sur Twitter. « De nombreuses opportunités s’offrent à nous sur le plan économique, diplomatique et culturel ».
L’admission du Togo et du Gabon au sein du Commonwealth intervient dans un contexte de débats persistants sur sa pertinence et ses objectifs. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré que l’intérêt des nouveaux membres prouve que l’organisation se porte bien.
Mais cela pourrait également soulever des questions sur l’engagement du Commonwealth envers la bonne gouvernance et la démocratie, valeurs fondamentales de sa charte. Le Gabon riche en pétrole, ancienne colonie française, est gouverné par la famille Bongo depuis 55 ans. Le Togo, ancienne colonie allemande puis française, est également sous domination dynastique depuis plus d’un demi-siècle. Le général Gnassingbe Eyadema a dirigé le pays d’une main de fer de 1967 jusqu’à sa mort en 2005, date à laquelle son fils Faure Gnassingbe a pris le pouvoir.