SANTE

Faux médicaments : L’urgence de sensibiliser, d’agir et d’éduquer

Written by Annette Olinga

Le ministre de la santé publique le Dr. Manaouda Malachie a donné un point de presse ce 1er novembre au sein de son département ministériel en présence du représentant du ministre de la communication Felix Zogo. Objectif, faire l’état des lieux des actions menées par le gouvernement sur la lutte contre le faux médicament, et, présenter les chiffres sur la vente du faux médicament au Cameroun.

Le gouvernement camerounais est décidé à en finir avec le faux médicament sur le marché. en 2021, 206 destruction ont été faites avec une valeur estimée à environ 4 milliards de FCFA contre une valeur de stock de médicaments détruit en 2020 qui était évaluée à 688000000 de francs CFA. 150 poursuites judiciaires pour 2021 avec une dizaine de personnes qui ont subis des condamnations de 30 jours à 2 ans de prison avec sursis et des amendes allant de 96000 francs à 2029340 francs CFA contre 500 à ce jour.

Au rang des actions entreprises, le Minsante précise que ” Les comités régionaux et départementaux sont en cours de redynamisation. A ce jour, 5 sont déjà créés et fonctionnels ; l’inspection des établissements pharmaceutiques du secteur public et privé est effective au même titre d’ailleurs que l’inspection des formations sanitaires du secteur militaire et pénitencier. cette activité nous a permis de procéder à la fermeture de 5 pharmacies et de servir une cinquantaine de mise en demeure

Dans le cadre de cette lutte, trois structures ont bénéficié des financements à savoir, la CENAME pour renforcer le stock de médicaments, LANACOM pour l’achat des réactifs pour le contrôle qualité des échantillons et la finalisation de son siège et le Centre National de Transfusion sanguine.

Sensibilisation

Des sessions de sensibilisation ont été tenues notamment lors de la célébration de la journée africaine de lutte contre le faux médicament, à travers des points de presse, des tables rondes, des séminaires sur les méfaits des médicaments d’origine douteuse et de qualité non contrôlée. La ratification de la loi portant création de l’agence africaine du médicament et enfin le développement de l’industrie pharmaceutique locale par l’homologation des médicaments traditionnels améliorés comme adjuvant au traitement de la COVID-19.

Le gouvernement entend mener d’autres actions à moyen et à long terme ” Nous devons poursuivre et amplifier la répression si nous voulons protéger et préserver la santé de nos compatriotes. Il sera organisé à court terme une campagne de sensibilisation répression une concertation d’habitations impliquées dans la lutte contre les faux médicaments, pour une meilleure contribution. La signature d’une convention de collaboration avec l’association des Communes et Villes Unies du Cameroun , pour la fermeture systématique des boutiques de vente de médicaments; L’ inscription dans le cahier de charge des agents responsables de lutter contre l’occupation anarchique de la voie publique d’un important volet de saisie destruction de stocks et même de poursuites de tous ces vendeurs de faux médicaments et autres produits pharmaceutiques, conformément à la réglementation en vigueur. Et puis la relance du processus de signature et de la ratification de la convention des crimes qui met en exergue les aspects de crimes pharmaceutiques et les risques pour la santé”.

A cet effet, le gouvernement envisage à moyen terme la mise en place de l’agence nationale du médicament au Cameroun.

La vente des médicaments dans la rue avoisine les 32 milliards 200000000 soit 70% des dépenses en santé. pourtant, l’État œuvre pour l’amélioration de la disponibilité et de l’accessibilité du bon médicament, les maillons de la chaîne pharmaceutique ainsi que les conditions d’exercice de la pharmacie sont également bien définies.

La loi numéro 90/35 du 10 août 1990 portant exercice et organisation de la profession de pharmacien au Cameroun en ces articles 15 et 13, réprime l’exercice illégal de la pharmacie. En son article 16, interdit en son article 53, l’étalage et la distribution des médicaments sur la voie publique dans les foires où marchés à toute personne même titulaire du diplôme de pharmacien. Cette même loi en ses articles 68 et 71punie d’amendes et d’emprisonnement toute infraction aux règles relatives à l’importation, à l’exportation, à la vente, à l’achat et à l’emploi les substances vénéneuses souvent utilisées par ailleurs comme principe actif de plusieurs médicaments.

L’article 258 du code pénal dispose, est puni d’un emprisonnement de 3 mois à 3 ans et d’une amende de 1000000 à 3000000 de Fcfa celui qui vend un médicament sans y être légalement autorisé ; Celui qui vend un médicament contrefait périmé ou non autorisé ; celui qui détient pour le vendre, un médicament falsifié altéré ou nuisible à la santé humaine. Rappelons que les articles 35 et 45 du présent code instaurent la confiscation desdits produits.

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