La première session du comité de pilotage du projet d’interconnexion des réseaux électriques du Cameroun et du Tchad s’est tenue ce 20 Novembre à Yaoundé avant le lancement projet proprement dit ce 21 Novembre. Et, c’est le ministre de l’eau et de l’énergie Gaston Eloundou Essomba qui présidait les travaux en présence du DG de la Sonatel, du coordonnateur du Projet Bekono Serges et du représentant du Tchad.
Le projet d’interconnexion des réseaux électriques entre le Cameroun et le Tchad ( PIRECT), est né de la volonté des deux chefs d’États qui ont signé en 2007, un protocol d’accord, pour l’interconnexion des réseaux électriques du Cameroun et du Tchad.
Il s’agit du premier projet qui consiste à construire une ligne électrique, 225 kV entre Nachtigal qui est la centrale en cours de construction dans le Sud du Cameroun, jusqu’en Ndjamena. Ledit projet a un ensemble de composantes. ” On a une composante nationale Cameroun qui consiste à construire un ensembles de lignes et de postes. Globalement, nous avons 804 km de lignes hautes tension au niveau du Cameroun, nous avons 8 postes également à construire et, au niveau du Tchad, on a 238km de lignes et trois postes a indiqué le coordonnateur du Projet Bekono Serges.
Cette ligne va de son point de raccordement sur la ligne de 225 Kv Nyom – Nachtigal dans le réseau interconnecté sud au poste de Wouto Soua (à Ngaoundéré) dans le Réseau interconnecté nord.
511 km de lignes, seront construites, ce qui va consacrer l’interconnexion du réseau Sud au réseau Nord pour ne former qu’un seul. Nous voulons synchroniser la mise en service de cette ligne, avec la mise en service du barrage de Nachtigal. La solution au cours des quatre prochaines années, est donc l’interconnexion du réseau Sud au réseau Nord », a indiqué Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’Eau et de l’Energie.
L’objectif est de mettre en place le premier réseau de transport d’énergie électrique régional d’Afrique centrale, et le transport de la production du Sud-Cameroun vers le Grand-Nord, partie du pays qui souffre d’un important déficit de production énergétique. Cela permettrait alors d’arrêter les activités des centrales thermiques de Garoua, Maroua et Kousseri.
Par ailleurs, indique la Sonatrel, l’interconnexion des moyens de production et de transport d’énergie électrique du Cameroun et du Tchad induira des gains importants en coûts de production, au profit direct des sociétés nationales d’électricité. À travers l’électrification des localités environnantes des lignes d’interconnexion, on devrait aussi voir l’augmentation du taux d’accès à l’électricité dans les deux pays.
Le projet s’inscrit dans le cadre de la coopération sous- régionale et surtout permettra de faire bénéficier de l’énergie abondante aux populations du Nord Cameroun pour ce qui est de la première phase. En ce qui concerne la deuxième phase, cet énergie permettra d’alimenter le Tchad à moyen termes. Dans le protocole, environ 150 Mw seront véhiculés vers le Tchad. Les experts envisagent que cette ligne alimente le Nigéria et même la Centrafrique.
Ce projet dont la mise en oeuvre a commencé en 2022, se clôture le 31 Décembre 2027. Le coût du projet est évalué à plus de 450 milliards de Fcfa et financé par la banque mondiale.