ENVIRONNEMENT

Atelier sous régional sur les CHF: Un pas vers la cohabitation pacifique entre l’homme et la faune sauvage

Written by Annette Olinga

Du 13 au 15 décembre 2023, la ville de Douala au Cameroun accueille un atelier sous régional sur les conflits hommes-faune (CHF) en Afrique centrale. Cet événement, organisé par la FAO, réunit les principaux acteurs impliqués dans la recherche de solutions durables aux CHF dans cette région où la coexistence entre l’homme et la faune sauvage est de plus en plus difficile. L’objectif c’est de présenter, de discuter et de valider les résultats obtenus des études du projet pilote sur les CHF, partager les résultats du travail des experts en matière de gestion des conflits homme-faune en Afrique centrale.


Les conflits homme- faune sont un problème réel sur tous les continents, avec d’importantes conséquences en termes de sécurité alimentaire, de sécurité et bien-être des populations locales, de micro et macro économie, mais aussi, de conservation de la faune sauvage. En Afrique centrale en particulier, les CHF deviennent très récurrents au péril des communautés rurales, particulièrement des agriculteurs. Les dégâts causés par la faune, principalement les éléphants, sur les cultures et le bétail sont souvent considérables et entraînent des pertes de production et de revenus.

Par ailleurs, les CHF peuvent engendrer des conflits sociaux, des actes de braconnage et de représailles, ainsi qu’une attitude négative des communautés locales à l’égard de la faune sauvage et des efforts de conservation.
Face à cette situation, il est devenu impérieux de trouver des solutions durables pour réduire les CHF, assurer la sécurité alimentaire des communautés et améliorer leurs conditions de vie sans pour autant compromettre les efforts de conservation de la biodiversité engagés dans plusieurs pays.

C’est dans cette perspective que s’inscrit le présent atelier, qui fait suite à un projet pilote mené par la FAO, dans trois pays d’Afrique centrale que sont le Cameroun, le Gabon et la RCA en 2021. Ce projet a permis de développer des outils d’atténuation des CHF, notamment une boîte à outils pour la gestion des CHF en Afrique centrale, et un guide pour la formulation des plans d’action communautaires. Ces outils visent à accompagner les communautés à choisir, en fonction de leurs capacités matérielles, financières et humaines, des actions pertinentes pour l’atténuation des CHF dans leur environnement.


L’atelier sous régional de Douala a pour objectifs de :
partager les expériences et les bonnes pratiques en matière de gestion des CHF dans les pays d’Afrique centrale ; Identifier les besoins et les priorités des pays en matière de renforcement des capacités et d’appui technique pour la mise en œuvre des outils d’atténuation des CHF ; et
D’élaborer un plan d’action régional pour la gestion participative et durable des CHF en Afrique centrale.


L’atelier regroupe principalement les Directeurs de la faune et des aires protégées, des Conservateurs des parcs nationaux, les directeurs de l’agriculture des pays d’Afrique centrale, les experts des CHF, les chargés des programmes FAO de la sous-région ainsi que les représentants des communautés victimes des CHF et des organisations sous régionales impliquées dans la recherche des solutions durables aux conflits homme faune en Afrique centrale. Aussi, il permettra aux experts de compléter les données et informations pertinentes manquantes sur les CHF dans les autres pays non couverts par le projet pilote.

En ouvrant les travaux de l’atelier ce 13 Décembre, le Représentant du ministre des fôrets et de la faune a indiqué la nécessité de développer et de financer un programme régional cohérent dans l’espace COMIFAC pour une gestion participative et durable des conflits Hommes-Faune.

La FAO , principal partenaire des pays de la sous-région, contribue à la gestion effective des aires protégées à travers le développement et la mise en œuvre de projets au niveau pays, sous régional, régional et global et qui concurrent à l’amélioration de la gouvernance de
ces espaces ainsi que des moyens d’existence des populations autochtones et des
communautés locales vivant dans et autour des aires protégées ceci dans l’optique de
garantir la durabilité des ressources fauniques et la coexistence homme faune.

Quelques exemples des efforts investis par la FAO.

) En octobre 2017, la FAO a lancé un programme de 45 millions d’euros sur la gestion durable de la faune sauvage, initiative du Groupe des pays d’Afrique, Caraïbes, Pacifique (ACP), financé par l’union Européenne et mis en œuvre avec un
consortium de partenaires incluant la FAO, le CIRAD, CIFOR, et Wildlife Conservation Society (WCS).


b) Grâce au financement additionnel de 25 millions d’euros versé par l’Union
européenne (UE) en début août 2023, la FAO a lancé la seconde phase du programme de Gestion durable de la faune sauvage (SWM). Cette seconde phase du SWM s’étend d’août 2023 à juin 2029. Soit une durée d’environ six ans, au cours
de laquelle le programme sera porté à une plus grande échelle. Actuellement le programme couvre 80 communautés locales et autochtones, réparties dans 16 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.

La FAO a mis en place un projet pilote sur les conflits homme faune qui a couvert trois
pays (Cameroun, Gabon, RDC) et dont les principaux résultats obtenus sont présentés
à cet atelier.

Malgré́ tous les différents appuis techniques de la FAO et autres organisations internationales pour accompagner les pays d’Afrique centrale à la résolution des conflits, l’atelier de Douala s’inscrit justement dans le prolongement du travail effectué par la FAO et vise à faire le point sur les actions menées jusque sur les conflits hommes faune en Afrique centrale et discuter des résultats des études pilotes menées par la FAO dans trois
pays de la sous-région puis convenir des articulation d’un programme à l’échelle régionale
de gestion participative et durable des conflits homme faune en Afrique centrale.


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