Le 24 janvier 2024, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, M. Joseph Le, a présidé la cérémonie solennelle de rentrée académique 2023-2024 des élèves de l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM) à l’amphithéâtre Jacques Menier de l’établissement. La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre des Forêts et de la Faune, le ministre de la Promotion de la femme et de la famille, le délégué général à la Sûreté nationale et le ministre de la Justice.
Ils sont au total 472 élèves, répartis dans différentes catégories : classique, spécial Common Law, recrutement spécial CEMAC et élèves MINDEF. Ces futurs hauts responsables de l’administration et de la justice ont été sélectionnés parmi des milliers de candidats à travers des concours très compétitifs. Ils ont ensuite suivi une formation de 60 jours au Centre d’entraînement et d’aguerrissement en zone forestière (CEAT) de Motcheboum dans la région de l’Est, où ils ont acquis les valeurs de patriotisme, de civisme, de discipline, de rigueur, de leadership, de dépassement de soi, d’humilité et d’esprit d’équipe.
Les 10 meilleurs élèves à la préparation militaire supérieure ont reçu leurs parchemins des mains des membres du gouvernement et d’autres personnalités.
Dans son discours, le directeur général de l’ENAM a dévoilé le nom de baptême de la promotion : Performance et progrès. Il a expliqué que la performance est un concept important de la gestion axée sur les résultats (GAR), qui consiste à mesurer le progrès vers les différents objectifs fixés. Il a ajouté que pour les nouveaux élèves de l’ENAM, il faudra travailler durement pour toujours tendre vers le progrès, c’est-à-dire l’amélioration continue de la qualité du service public et de la satisfaction des usagers.
Il a également rappelé que l’ENAM est le moule de l’élite administrative et judiciaire du Cameroun, qui a produit depuis sa création en 1959 un nombre impressionnant de hauts responsables qui ont officié et continuent à le faire dans divers secteurs stratégiques du pays. Il a salué l’encadrement de l’ENAM qui maintient le cap de la discipline et de l’excellence, malgré les vents contraires et les pressions diverses. Il a prescrit à l’encadrement de l’ENAM la tolérance zéro, en sanctionnant pour éduquer, pour réparer et pour dissuader.
Une leçon inaugurale sur le service public et l’émergence
En guise de leçon inaugurale, la réflexion a porté sur le thème : Le service public et l’émergence du Cameroun. Le MINFOPRA , a exposé sur les enjeux et les défis du service public dans le contexte de la vision du président de la République, qui vise à faire du Cameroun un pays émergent, démocratique et uni dans sa diversité à l’horizon 2035.
Il a défini le service public comme l’ensemble des activités exercées par l’État ou sous son contrôle, dans l’intérêt général, et soumises à un régime juridique spécifique. Il a souligné que le service public est un facteur essentiel de l’émergence, car il contribue à la satisfaction des besoins fondamentaux des populations, à la promotion du développement économique et social, à la garantie de la sécurité et de la justice, à la consolidation de l’unité nationale et à la promotion des valeurs républicaines.
Il a également identifié les principaux obstacles à la performance du service public au Cameroun, tels que la corruption, le clientélisme, le népotisme, le laxisme, l’absentéisme, l’incivisme, le manque de moyens, le manque de formation, le manque de motivation, le manque de coordination, le manque de contrôle, le manque de sanction, le manque de reconnaissance, etc.
Il a enfin proposé des pistes d’amélioration du service public au Cameroun, basées sur les principes de la GAR, tels que la définition des objectifs, la planification des actions, la mobilisation des ressources, la mise en œuvre des activités, le suivi-évaluation des résultats, la reddition des comptes, la capitalisation des expériences, la récompense des mérites, la sanction des fautes, etc.
