SOCIETE

Le SMIG au centre des discussions entre le gouvernement, le patronat et les syndicats

Written by Annette Olinga

Le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale, Grégoire Owona, a lancé ce 19 février 2024 à Yaoundé une série de concertations avec les partenaires sociaux sur le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) et les questions connexes. Cette initiative fait suite au réajustement du prix du carburant à la pompe opéré par le gouvernement le 02 février 2024, qui a suscité des mécontentements et des revendications de la part des travailleurs.

Un dialogue social pour atténuer les effets de la hausse du carburant.

L’objectif de ces concertations est d’atténuer les effets de l’augmentation du prix du carburant à la pompe. Il s’agit également d’envisager avec le patronat et les organisations syndicales, la réouverture des discussions et l’examen des différentes propositions sur le SMIG, qui constitue l’un des principaux leviers de la politique sociale du gouvernement.

Ces concertations s’inscrivent dans le cadre des mesures d’accompagnement édictées par le Chef de l’État, Paul Biya, qui avait alors annoncé une série de mesures visant à soutenir l’économie nationale face aux effets de la crise Russo-Ukrainienne et de la pandémie de COVID-19, qui ont entraîné une baisse des recettes pétrolières et une hausse des dépenses publiques. Parmi ces mesures, figurent notamment la réduction de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 19,25% à 18%, la baisse des droits de douane sur les produits de première nécessité, la création d’un fonds de soutien aux entreprises et aux secteurs affectés par la crise, ou encore la mise en place d’un programme de relance de l’emploi des jeunes.

Des négociations bilatérales pour définir les contours du SMIG.

Le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale a engagé lesdites négociations bilatérales avec le Patronat, afin de fixer et de définir les contours de ses rencontres. Il s’est ensuite entretenu avec les organisations syndicales du secteur du travail, regroupées au sein de la Confédération Syndicale du Cameroun (CSC), de l’Union des Syndicats Libres du Cameroun (USLC) et de l’Union des Travailleurs du Cameroun (UTC), dans l’optique de définir également les contours de ladite rencontre et d’aboutir à une solution qui arrange toutes les parties. Le Ministre a souligné que la décision finale devra être prise au cours d’une concertation tripartite entre le gouvernement, le patronat et les travailleurs, conformément aux principes du dialogue social.

Durant ces échanges, plusieurs propositions ont été énumérées au MINTSS par les différents acteurs sociaux. Le Président de l’UTC, Isaac Bissala, a notamment plaidé pour la revalorisation du SMIG à 100 000 FCFA pour les travailleurs, l’augmentation des pensions de retraite, la négociation des conventions collectives, ou encore la révision du barème des impôts sur le revenu.

Une nouvelle revalorisation du SMIG en perspective.

Face à toutes ces revendications, le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale a affirmé que l’administration du travail est mobilisée pour contribuer à atténuer les tensions sociales et à apaiser la situation actuelle. Il a rappelé que le gouvernement est conscient des difficultés que traversent les travailleurs et les employeurs, et qu’il est disposé à trouver des solutions consensuelles dans le respect du cadre légal et réglementaire.

Pour rappel, la dernière revalorisation du SMIG intervenue le 21 mars 2023, fixe le SMIG à 41.875 FCFA pour les Agents de l’État relevant du Code du Travail; 45.000 FCFA pour le secteur agricole et 60.000 FCFA pour tous les autres secteurs d’activités. Ce SMIG est en cours d’implémentation dans le monde du travail à travers notamment l’actualisation des Conventions Collectives. A date, plusieurs secteurs d’activités se sont arrimés à l’instar des entreprises relevant de l’exploitation forestière, du Commerce et des Hydrocarbures.

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