Nkambe: Maître Nsahlai appelle à la justice et au soutien après l’attentat terroriste

Le 11 février 2024, la ville de Nkambe, dans la région du Nord-Ouest du Cameroun, a été le théâtre d’un acte de barbarie qui a fait plusieurs victimes, dont une adolescente de 15 ans, Cherish Limnuyu Bonge, tuée par l’explosion d’une bombe artisanale. L’attentat a eu lieu en pleine célébration de la Journée de la Jeunesse, une fête nationale qui rend hommage à l’énergie, aux aspirations et au potentiel des jeunes Camerounais.

Face à cette tragédie, le célèbre avocat Emmanuel Nsahlai, en collaboration avec l’Association camerounaise pour les victimes du terrorisme (CAVAT), a organisé une conférence de presse ce 22 février à Yaoundé, pour discuter des actions juridiques poursuivies pour les victimes de l’incident de Nkambe, mettre en lumière la crise humanitaire en cours et mobiliser le soutien pour les victimes et les communautés affectées.

Un acte terroriste et une violation des droits de l’homme

Selon maître Nsahlai, l’explosion qui a déchiré Nkambe était un acte terroriste et une violation des droits de l’homme, qui doit être dénoncé et sanctionné avec la plus grande fermeté. Il a affirmé que des enquêtes médico-légales sont en cours pour établir les responsabilités et les circonstances exactes de l’attaque, et que des équipes juridiques, locales et internationales, collaborent pour garantir que la justice prévaut.

“Nous recherchons la vérité, assemblant minutieusement les preuves pour dévoiler les mains cachées derrière cette tragédie. Nos tribunaux doivent résonner des cris des victimes”, a-t-il déclaré.

Il a également appelé à la solidarité internationale, en implorant la communauté mondiale d’étendre sa main, en fournissant du soutien financier, des fournitures médicales et de l’expertise aux victimes et aux communautés affectées. Il a souligné la nécessité d’exercer une pression diplomatique sur le Cameroun, pour plaider pour la paix, le dialogue et la fin du cycle de violence qui sévit dans les régions anglophones du pays depuis 2016.

“Chère communauté mondiale, alors que nous luttons contre les conséquences déchirantes de l’incident de Nkambe, notre responsabilité collective transcende les frontières. Les victimes, leurs familles et la communauté ébranlée exigent notre engagement inébranlable envers la justice, la guérison et la paix. L’empathie universelle ne connaît pas de frontières. Notre humanité partagée nous lie”, a-t-il lancé.

Un hommage aux victimes et un appel à la résilience communautaire

Maître Nsahlai a également rendu un hommage émouvant aux victimes de l’attentat, en particulier à Cherish Limnuyu Bonge, dont il a salué la mémoire et le courage. Il a affirmé que son rêve était de devenir avocate, comme lui, et qu’il s’était engagé à soutenir sa famille et à honorer sa volonté.

“Chaque vie perdue à Nkambe laisse une marque indélébile. Leurs rêves, leurs rires – éteints trop tôt. Honorons leur mémoire en garantissant que la justice n’est pas une promesse lointaine, mais une réalité tangible. Paix pour Nkambe, guérison pour tous”, a-t-il dit.

Il a également insisté sur l’importance de la résilience communautaire, en appelant à se tenir épaule contre épaule, en offrant du réconfort, de l’empathie et un soutien pratique aux survivants et aux familles endeuillées. Il a souligné que l’éducation, les opportunités de subsistance et la guérison psychosociale sont impératives pour reconstruire des vies.

À ses côtés, la directrice de CAVAT, Yvonne Njoka, a exprimé sa compassion et son action en faveur des victimes du terrorisme. Elle a indiqué que son association leur apporte une assistance médicale, juridique et sociale, et qu’elle cherche à formaliser ce soutien pour que quiconque qui veuille apporter son assistance, puisse le faire.

“Notre mission à CAVAT est gravée dans la compassion et l’action. Nous nous tenons comme un pont entre le désespoir et l’espoir. L’incident de Nkambe a intensifié notre résolution. Nous ne nous reposerons pas tant que la justice ne coulera pas comme une rivière de guérison pour les victimes. Leur douleur alimente notre plaidoyer, leurs rêves guident nos pas”, a-t-elle déclaré.

La conférence de presse a également été l’occasion d’entendre les témoignages de certains membres de la famille des victimes, qui ont exprimé leur souffrance, leur indignation et leur besoin urgent de soutien et de justice. Ils ont remercié maître Nsahlai et CAVAT pour leur accompagnement, et ont appelé les autorités et la communauté internationale à ne pas les oublier.

L’attentat de Nkambe a suscité une vague de condamnation et de solidarité au Cameroun et dans le monde. Plusieurs personnalités politiques, religieuses et civiles ont dénoncé cet acte odieux et ont présenté leurs condoléances aux victimes et à leurs familles. Des appels à la paix et au dialogue ont également été lancés, pour mettre fin à la crise anglophone qui dure depuis plus de sept ans, et qui a fait plus de 3 000 morts et plus d’un million de déplacés.