L’Indice de Développement Local adoptée, une avancée significative pour la décentralisation au Cameroun

Ce 7 mai 2024, une session extraordinaire du conseil national de la décentralisation s’est tenue à Yaoundé, marquant une étape décisive dans le processus de décentralisation du Cameroun. Sous la houlette du Premier ministre, Chef du gouvernement, Chief Joseph Dion Ngute, les travaux ont été officiellement ouverts à la primauté, réunissant des acteurs clés du gouvernement et des collectivités locales.

L’événement a été dominé par l’adoption de l’Indice de Développement Local (IDL), un outil innovant conçu pour évaluer et stimuler le progrès au sein des collectivités. Le ministre de la Décentralisation et du Développement Local, Georges Elanga Obam, a souligné l’importance de cette avancée, notant que l’IDL avait été adopté “naturellement moyennant quelques retouches” suite aux observations des membres du conseil.

L’IDL n’est pas destiné à établir des comparaisons entre les collectivités, mais plutôt à fixer un standard de développement à atteindre. Il vise à identifier les efforts nécessaires et les secteurs prioritaires pour l’investissement et l’amélioration. “C’est un grand jour pour la décentralisation,” a déclaré M. Elanga Obam, exprimant son optimisme quant à l’impact de cet outil sur la distribution des ressources et la planification sectorielle des partenaires techniques et financiers au Cameroun.

La session a également abordé la méthodologie de calcul de l’IDL, présentée par le directeur de l’Institut National de la Statistique, et les résultats préliminaires basés sur un échantillon de 40 communes. L’objectif est d’étendre cette étude à l’ensemble des 360 communes et 14 communautés urbaines du pays.

L’outil IDL promet d’améliorer la qualité de la distribution des ressources entre les collectivités et de fournir une base solide pour l’évaluation des performances, ce qui pourrait se traduire par une augmentation des subventions pour les collectivités les plus performantes.

Cette session extraordinaire a donc posé les jalons d’une ère nouvelle pour la décentralisation au Cameroun, avec l’espoir que l’IDL devienne un catalyseur de développement local durable et équilibré à travers le pays.

l’IDL repose sur 36 indicateurs répartis en sept domaines du développement local, à travers une analyse du cadre juridique national, combinée à celle du Docu­ment de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) et des Objectifs du Développement Durable (ODD) auxquels le Came­roun a souscrit. Pour son opérationnalisation, une ap­plication informatique a été développée en vue de calcu­ler cet indice ; et un plan de renforcement des capacités des Communes en produc­tion des statistiques est envi­sagé.

L’IDL se veut être un outil de mesure unique et évolu­tive du bien-être de la popu­lation d’un territoire donné, obtenue à partir de la mesure synthétique de l’existence de certains biens et services et de leur appropriation par ladite population. Sous cet angle, il apparait comme un critère efficace et efficient dans le cadre de l’affectation des ressources aux collecti­vités pour le développement harmonieux et équilibré de l’ensemble du territoire.

L’adoption de l’IDL s’inscrit dans le cadre de l’accéléra­tion du processus de décen­tralisation. Cet outil a été conçu pour mieux évaluer la portée et les impacts des actions de développement sur les populations locales, s’assurer que les interven­tions gouvernementales ciblent les territoires les plus nécessiteux, et identifier le niveau de développement des territoires.