SANTE

Cameroun : La Fao lance la semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux Antimicrobiens

Written by Annette Olinga

L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) a officiellement lancé la 6e édition de la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens pour l’Afrique à Yaoundé, capitale camerounaise. L’événement, placé sous le thème « Eduquer, promouvoir, agir maintenant », se déroulera jusqu’au 22 novembre 2024, en partenariat avec le gouvernement du Cameroun.

L’événement vise à renforcer la lutte contre l’utilisation abusive des antimicrobiens et à sensibiliser le grand public ainsi que les acteurs de la chaîne alimentaire à cette problématique mondiale. La cérémonie d’ouverture a rassemblé des experts internationaux, des décideurs politiques et des représentants d’organisations partenaires, soulignant l’urgence d’une action coordonnée pour freiner l’émergence des résistances aux antimicrobiens, une menace majeure pour la santé publique et animale.

L’importance d’une approche intégrée

Ahmadou Niang, coordonnateur régional pour la résistance aux antimicrobiens (RAM) de la FAO en Afrique subsaharienne, a déclaré : « La résistance aux antimicrobiens nous concerne tous, de la santé humaine à la santé animale et à l’environnement. Cet événement illustre l’engagement du Cameroun à encourager une utilisation responsable des antimicrobiens et à protéger la santé publique à travers une approche intégrée. »

Les chiffres alarmants de la FAO

Selon la FAO, environ 700 000 décès dans le monde sont attribués chaque année aux infections résistantes aux médicaments, et « 4,1 millions de décès par an pourraient être enregistrés en Afrique d’ici 2050 sans mesures adéquates. » Ces chiffres soulignent l’urgence d’agir pour contrer cette menace grandissante.

Une collaboration intersectorielle

La WAAW résulte d’une collaboration annuelle entre le Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies (Africa CDC), le Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (AU-IBAR), la FAO, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), l’Organisation mondiale de la santé animale (WOAH) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette collaboration souligne la nécessité d’adopter une approche « Une seule santé » qui reconnaît l’interconnexion entre la santé humaine, animale et environnementale pour atténuer efficacement la RAM.

Appel à l’action

Lors de la cérémonie, le Dr Taïga, Ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries Animales, a insisté sur l’urgence d’agir : « La RAM est une menace transfrontalière qui touche aussi bien les humains que les animaux et l’environnement. Malgré son caractère silencieux, elle est particulièrement dévastatrice pour nos systèmes de santé, avec des répercussions également sur le développement économique. »

Défis et stratégies

Les discussions ont mis en lumière l’importance d’une utilisation responsable des antimicrobiens en santé animale. Huyam Salih, Directeur du Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine, a déclaré : « Avec environ 60 à 75 % des pathogènes humains émergents provenant des animaux, l’utilisation responsable des antimicrobiens en santé animale est essentielle. » Athman Mravili, Coordonnateur sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale, a ajouté que la croissance démographique en Afrique exerce une forte pression sur la demande alimentaire, ce qui se traduit par une production élevée d’aliments d’origine animale et l’utilisation accrue d’antimicrobiens.

La Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens au Cameroun a été l’occasion de lancer un appel à l’action pour une utilisation plus judicieuse des antibiotiques, un renforcement de la surveillance et des programmes d’éducation. Les participants ont souligné l’importance d’investir dans la recherche et le développement de nouvelles thérapies pour faire face à ce défi mondial. Si rien n’est fait, la RAM pourrait causer jusqu’à 4,1 millions de décès par an en Afrique d’ici 2050. Le temps presse pour agir.

About the author

Annette Olinga

Leave a Comment