SOCIETE

Affaire Christelle Bella Bikoe et Nloga Boum: Le collectif des conseils dénonce des irrégularités et défend les droits des mis en cause

Written by Annette Olinga

Ce jeudi 20 février 2025, le Collectif des Conseils de Christelle Bella Bikoe et Nloga Boum Joseph Boniface a tenu un point de presse au siège de la Chambre nationale des experts criminels du Cameroun. Présidée par Me Bonny Marie Eugène, président de la Chambre, cette cérémonie a réuni les membres du collectif, dont Me Andi Simon Pierre, expert criminel assermenté et secrétaire général de la Chambre, ainsi que plusieurs avocats et experts criminels de renom.

L’objectif de cette conférence était de clarifier les contours de la procédure judiciaire en cours et de défendre les droits des deux mis en cause, Christelle Bella Bikoe et Nloga Boum Joseph Boniface, actuellement entendus pour des faits d’altération d’aliments, de publication obscène et de tentative de pratique de sorcellerie. Les deux individus ont été interpellés et sont en route pour être présentés au procureur de la République.

Une affaire devenue virale

L’affaire a pris une ampleur nationale et internationale après la diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux montrant Christelle Bella Bikoe en train d’uriner dans une marmite contenant un repas traditionnel camerounais, appelé “Okok”. Cette vidéo, devenue virale, a suscité l’indignation générale et a conduit à l’interpellation de Christelle Bella Bikoe par les forces de sécurité publique du IVème arrondissement de Yaoundé.

Cependant, le Collectif des Conseils a exprimé son désaccord avec la manière dont cette affaire a été gérée, notamment en ce qui concerne la reconstitution des faits et la publication des images des mis en cause à visage découvert. Me Andi Simon Pierre, rapporteur de séance, a souligné que la reconstitution des faits, effectuée sous escorte policière, n’avait pas de justification claire et a exacerbé la situation, mettant en danger la vie des mis en cause.

Les droits des mis en cause bafoués ?

Le Collectif a également dénoncé la détention de Nloga Boum Joseph Boniface, qualifiée d'”abusive”. Selon Me Andi Simon Pierre, Nloga a été utilisé comme appât pour interpeller Christelle Bella Bikoe et ne devrait pas être considéré comme un co-suspect. “La responsabilité pénale est individuelle“, a-t-il rappelé, insistant sur le fait que Nloga n’a rien à voir avec les accusations portées contre Christelle.

Par ailleurs, le Collectif a critiqué la publication des images des mis en cause à visage découvert par certains médias et réseaux sociaux, rappelant que le droit à l’image est protégé par la loi. Ces publications, selon eux, portent gravement atteinte à l’honneur et à la présomption d’innocence de leurs clients.

Une affaire complexe et sensible

Me Bonny Marie Eugène, président de la Chambre nationale des experts criminels, a souligné que cette affaire continue de défrayer la chronique tant au niveau national qu’international. Il a rappelé que la Chambre, dans son rôle de veille et de défense des droits de l’homme, a décidé de mettre sur pied ce collectif pour s’assurer que les droits des mis en cause soient préservés et que la vérité soit établie de manière équitable.

Nous ne pouvons pas dévoiler toutes nos intentions pour le moment, mais nous allons mener nos propres investigations et tirer les conclusions qui s’imposent“, a déclaré Me Bonny. Il a également insisté sur le fait que la Chambre nationale des experts criminels regroupe des juristes, des avocats et des conseils de divers horizons, tous déterminés à garantir une justice équitable dans cette affaire.

Dame Christelle arrêtée par les forces de l’ordre

Le Collectif des Conseils a réaffirmé son engagement à défendre les droits de Christelle Bella Bikoe et Nloga Boum Joseph Boniface, tout en appelant à un traitement juste et équitable de cette affaire. Ils ont également exprimé leur espoir que la vérité éclatera et que les droits fondamentaux des mis en cause seront respectés tout au long de la procédure judiciaire.

Cette affaire, qui a déjà suscité de vives réactions dans l’opinion publique, continue de soulever des questions sur les pratiques policières et judiciaires au Cameroun, ainsi que sur le rôle des médias et des réseaux sociaux dans la diffusion d’informations sensibles.

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