Ce 14 mars 2025, l’hôtel Hilton de Yaoundé a servi de cadre à la cérémonie de signature de la convention minière entre la République du Cameroun et la société Cameroon Mining Company (CAMINCO) S.A, marquant ainsi une étape cruciale dans l’exploitation de la mine d’or de Mborguéné, située dans les arrondissements de Bétaré-Oya et de Garoua-Boulaï, département du Lom et Djerem, région de l’Est. Présidée par le ministre par intérim des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique, Fuh Calixtus Gentry, en présence du responsable de CAMINCO, Roger Bogne, et de plusieurs parlementaires de la région de l’Est, cette cérémonie a mis en lumière les enjeux économiques, sociaux et environnementaux de ce projet minier.
La Consistance du Projet et la Portée Juridique de la Convention
La convention signée ce jour définit les droits et obligations de CAMINCO S.A et de la République du Cameroun, représentée par le Ministère des Mines, dans le cadre de l’exploitation de la mine d’or de Mborguéné. Ce projet découle du permis de recherche n° 94, dénommé Bétaré-Oya, attribué à CAMINCO S.A en 2006. Les travaux de recherche ont permis d’identifier un gisement de cinq millions de tonnes de minerais, avec une teneur de 1,89 gramme d’or par tonne.
L’exploitation, qui s’étendra sur une superficie de 117 km², vise l’extraction de 7 554,44 kg d’or métal, avec une production annuelle de 1 230 kg d’or pendant les trois premières années, puis de 552 kg à partir de la quatrième année. La première année sera consacrée à la construction des infrastructures minières. L’exploitation à ciel ouvert durera dix ans, avec un traitement du minerai par lixiviation en milieu clos, permettant un recyclage et une réutilisation des réactifs chimiques.
CAMINCO S.A bénéficie du soutien technique et financier de Shandong Gold Group International Mining Development Co., un partenaire de renom dans le secteur minier, garantissant ainsi la viabilité et la réussite du projet.
Les Retombées Socio-Économiques pour le Cameroun
Ce projet minier promet des retombées économiques significatives pour le Cameroun. Dès son démarrage, il créera plus de 185 emplois directs et plusieurs emplois indirects, contribuant ainsi à la réduction du chômage dans la région. Sur le plan fiscal, l’État camerounais bénéficiera de 10 % des actions de la société à titre gratuit, ainsi que d’un mécanisme de partage de production. Dès la première production commerciale, 5 % de l’or produit seront attribués à l’État (3 %), à la SONAMINES (1 %) et aux actionnaires locaux (1 %).
En outre, le projet générera des revenus annuels grâce à :
- Une taxe ad valorem de 5 % sur la valeur marchande de l’or ;
- Un compte spécial de développement des capacités locales, représentant 0,7 % du chiffre d’affaires hors taxes de CAMINCO S.A ;
- Des droits de concession domaniale fixés à 75 000 FCFA par km² par an ;
- Une taxe à l’exportation de 5 %.
Le projet prévoit également de mettre à disposition de l’industrie locale au moins 15 % de la matière première extraite pour sa transformation locale, favorisant ainsi le développement d’une filière minière camerounaise.
Sur le plan social, CAMINCO S.A s’engage à développer les infrastructures locales, à promouvoir le transfert de technologie et à offrir au moins 20 stages académiques par an aux étudiants des écoles de formation aux métiers de la mine. La construction d’un centre de formation aux techniques d’exploitation et de traitement du minerai est également prévue, ainsi que l’amélioration du pouvoir d’achat des collectivités locales.
Un Projet Environnementalement Responsable
CAMINCO S.A s’engage à contribuer au fonds de réhabilitation, de restauration et de fermeture des sites miniers. Cette contribution annuelle sera fixée en fonction des coûts prévisionnels du Programme de préservation et de réhabilitation de l’environnement, élaboré en collaboration avec le gouvernement camerounais. Cette démarche vise à minimiser l’impact environnemental de l’exploitation minière et à garantir la restauration des sites après la fin des opérations.
Des Perspectives Prometteuses
Lors de son allocution, le ministre Fuh Calixtus Gentry a souligné l’importance stratégique de ce projet pour le Cameroun : « Sur les très sages orientations du Chef de l’État, qui a prescrit que le secteur minier soit une source de revenus immédiats, nous sommes ici aujourd’hui pour appliquer ses instructions. Cette convention est exceptionnelle, très bien négociée, et je pense que le Cameroun prend sa place de leader comme une référence pour la négociation des conventions. »
Roger Bogne, responsable de CAMINCO, a quant à lui insisté sur l’impact social et économique du projet : « Cette mine est comme un engin de productivité posé dans la région. Nous voulons améliorer notre façon de faire le social en droite ligne avec la volonté du gouvernement. C’est aussi une usine d’emplois. Quand on parle de 1 000 emplois, ça veut dire 1 000 personnes qui doivent manger, ce qui stimulera l’économie locale. »
La signature de cette convention minière marque un tournant décisif pour le secteur minier camerounais. En associant développement économique, création d’emplois, transfert de technologie et préservation de l’environnement, ce projet illustre la volonté du Cameroun de tirer pleinement profit de ses ressources naturelles tout en garantissant un développement durable et inclusif. Avec l’exploitation de la mine d’or de Mborguéné, le Cameroun s’affirme comme un acteur majeur dans le secteur minier africain, prêt à relever les défis de l’industrialisation et de la diversification de son économie.
