SOCIETE

Le Cameroun et l’Égypte mutualisent leurs expertises en matière de DDR et de prévention

Written by Annette Olinga

Le Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (CNDDR) a accueilli ce 28 Avril à Yaoundé une rencontre marquant le lancement d’un partenariat crucial avec le Centre international du Caire pour la résolution des conflits, le maintien et la consolidation de la paix (CCCPA). Cette collaboration fait suite à la signature d’un protocole d’accord en novembre 2024 lors de la 7e session de la commission mixte de coopération bilatérale entre le Cameroun et l’Égypte.


L’objectif principal de cet accord est de conjuguer les efforts des deux entités dans la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme, ainsi que dans les domaines du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration (DDR) des ex-combattants des groupes armés. Ce partenariat prévoit la mise en œuvre de projets conjoints axés sur la prévention des conflits, le rétablissement et la consolidation de la paix, la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme menant au terrorisme, le DDR, et l’inclusion des femmes dans les initiatives de paix et de sécurité. D’autres domaines d’intérêt commun visant à instaurer une paix et une sécurité durables pourront également être explorés.


La rencontre de ce 28 Avril a marqué la première étape concrète de ce partenariat avec le lancement d’une formation sur la promotion d’une approche globale et intégrée du DDR. Cette formation vise à renforcer les capacités du CNDDR à élaborer et à mettre en œuvre des processus de DDR efficaces pour la prise en charge des ex-combattants de Boko Haram, ainsi que des groupes armés opérant dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.


Le coordonnateur national du CNDDR, Faï Yengo Francis, a souligné l’importance et l’opportunité de cette collaboration, insistant sur la nécessité d’une approche DDR globale pour s’attaquer aux causes profondes de la violence et prévenir le recrutement des jeunes. Il a salué l’expertise reconnue mondialement du CCCPA dans les domaines de la prévention et de la résolution des conflits, du maintien et de la consolidation de la paix, ainsi que du DDR.


Ahmed Sameh du CCCPA a quant à lui mis en avant l’expérience du centre dans l’élaboration de cadres opérationnels pour le DDR au niveau de l’Union Africaine et des Nations Unies. Il a également souligné l’importance de l’approche holistique et de la dimension genre dans les processus de DDR, notant la contribution du CCCPA à l’élaboration du plan d’action national égyptien pour la mise en œuvre de l’agenda “Femmes, paix et sécurité”. Selon lui, le DDR est un pilier essentiel de la consolidation de la paix, et le CCCPA se positionne comme un centre de formation capable d’aider les commissions nationales à identifier les besoins et à intervenir de manière appropriée.


Les statistiques fournies par le CNDDR indiquent qu’à ce jour, 3 505 ex-combattants (1 610 hommes, 793 femmes et 1 102 enfants) sont pris en charge dans les trois centres de Mort, Banenda et Bula. La réintégration réussie de 708 ex-combattants dans la région de l’Extrême-Nord en décembre 2024 témoigne des efforts déployés, mais souligne également la nécessité d’actions plus intensives et stratégiques sur le terrain.
La présence à cette rencontre de plusieurs personnalités, dont des représentants du corps diplomatique (ambassadeurs du Japon, de Corée du Sud et d’Arabie Saoudite), du système des Nations Unies au Cameroun et du ministère des Relations Extérieures, a souligné l’importance accordée à ce partenariat dans la quête d’une paix et d’une sécurité durables au Cameroun.

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