L’école publique de Mimboman Dispensaire Groupe 1 a vibré le 28 avril dernier au rythme d’une caravane initiée par l’UNESCO dans le cadre du Programme Pluriannuel de Résilience au Cameroun. Cette action vise à renforcer le bien-être psychosocial des enfants vulnérables scolarisés, notamment les déplacés et les enfants en situation de handicap, à travers le suivi des activités socioculturelles, artistiques et sportives, la promotion du patrimoine culturel et la dotation d’instruments de musique traditionnels.
Pascal Kamtchueng, facilitateur de l’UNESCO pour cette caravane, a souligné l’objectif principal de cette initiative : “Globalement, il était question de faire un suivi de l’utilisation du référentiel d’animation des activités artistiques, socioculturelles, sportives et physiques auprès d’un certain nombre d’enseignants formés dans le cadre du projet.” Financé par Education Can not Wait, ce programme pluriannuel s’emploie depuis deux ans à consolider l’état psychosocial des enfants scolarisés vulnérables dans les établissements ciblés. La caravane actuelle a pour but de s’assurer que les enseignants formés appliquent concrètement les directives du référentiel.
Les établissements concernés accueillent souvent un nombre important d’enfants déplacés et vulnérables, identifiés en amont grâce à des statistiques précises. Après une phase initiale de formation des enseignants, cette caravane de suivi se déploie dans dix établissements répartis dans les dix régions du Cameroun. Trois régions ont déjà été visitées, et la prochaine étape se déroulera à Bamenda.

Madame Étoa Marie Josée, directrice de l’école publique de Mimboman Dispensaire Groupe 1, a exprimé sa gratitude : “Je remercie le gouvernement d’avoir pensé à nous, par rapport à ces activités. Le passage de cette caravane dans mon école me réjouit beaucoup parce que je suis directrice d’une école de 576 élèves, dont les 2/3 sont des déplacés internes et des réfugiés.” Elle a noté avec enthousiasme le changement positif observé chez ses élèves, habituellement timides, qui se sont montrés particulièrement éveillés et participatifs lors des activités. L’école prévoit désormais d’intégrer ces activités de manière hebdomadaire.

Abomo Émilienne, élève de CM2, a partagé son ressenti : “J’ai appris que les danses traditionnelles sont bien pour nous, pour ne pas oublier nos coutumes, et continuer à danser les danses de chez nous. Je suis fier parce que le gouvernement et l’inspecteur ont pensé à nous.”
Narcisse, Le représentant de l’association humanitaire G. AMOS TAKE CARE INTERNATIONAL, partenaire local de l’UNESCO dans la mise en œuvre du projet, a expliqué l’approche inclusive de l’initiative : “Nous avons choisi la culture parce qu’elle permet de s’épanouir et de se projeter.” L’histoire de G. AMOS témoigne d’un engagement profond envers les populations vulnérables, initialement axé sur le soutien aux prisonniers, veuves et enfants démunis.

Le projet, qui bénéficie du soutien d’EDUCATION CAN NOT WAIT, vise l’amélioration du bien-être psychosocial des élèves vulnérables (déplacés internes, réfugiés, personnes à besoins spécifiques), ainsi que des élèves de la communauté hôte, des enseignants et des encadreurs dans dix établissements cibles à travers le pays.
La caravane a pour objectifs spécifiques de :

- Suivre l’impact des ateliers de renforcement des capacités sur l’appropriation du référentiel par les encadreurs.
- Offrir aux élèves une plateforme pour les activités socioculturelles, artistiques et sportives, favorisant le relèvement psychosocial, la détente et la diversité culturelle.
- Sensibiliser les élèves à l’acceptation et à l’intégration à travers des jeux de rôles et des récits culturels.
- Doter les établissements scolaires d’instruments de musique patrimoniaux pour renforcer les compétences créatives et l’enracinement culturel des élèves.
Les résultats attendus incluent une meilleure intégration du référentiel par les encadreurs, un relèvement psychosocial accru chez les élèves, une plus grande adhésion aux valeurs du “vivre ensemble” et le développement de compétences créatives grâce aux instruments de musique traditionnels. - La méthodologie de la caravane prévoit deux jours d’activités dans chaque établissement. Le premier jour est consacré à des prestations artistiques patrimoniales, des jeux de rôles, des activités sportives collectives et traditionnelles, ainsi qu’à la donation d’instruments de musique tels que les tam-tams, tambours et balafons.
- Le deuxième jour est dédié au suivi évaluatif des encadreurs à travers l’observation de leurs pratiques, l’analyse des supports pédagogiques et des entretiens.
La sélection des dix établissements cibles a été rigoureuse, privilégiant ceux dont les encadreurs ont participé aux ateliers de renforcement des capacités et qui accueillent un nombre important d’élèves vulnérables.
G Amos Take Care International assure la mise en œuvre de ces activités en coordination avec le bureau régional de l’UNESCO et les ministères concernés. Le suivi et l’évaluation s’appuieront sur des indicateurs de réussite tels que l’acquisition de nouvelles pratiques par les encadreurs et la participation des élèves, et feront l’objet de rapports narratifs et techniques.
Cette caravane représente une initiative essentielle pour apporter un soutien psychosocial aux enfants vulnérables du Cameroun, en utilisant la richesse du patrimoine culturel et les vertus des activités artistiques et sportives comme vecteurs de cohésion sociale, de paix et de développement durable.
