Une dynamique prometteuse se profile pour le secteur forestier et faunique camerounais. Le Ministre des Forêts et de la Faune (MINFOF), Jules Doret NDONGO, a accordé une audience ce jeudi à une délégation de la Chambre d’Agriculture, des Pêches, de l’Elevage et des Forêts (CAPEF), conduite par son Président, Monsieur Martin Paul MINDJOS MOMENY. Au centre des discussions : le projet ambitieux d’organiser conjointement un Salon Économique National des Acteurs du Sous-secteur Forêts et Faune.
L’initiative émane d’un constat partagé au sein de la CAPEF. Selon son Président, lors des différentes rencontres statutaires, les membres de la section forêt ont souligné un manque de visibilité et de valorisation des activités du secteur. Fort de ce constat, la CAPEF a élaboré un projet d’envergure, dépassant le cadre de la Chambre elle-même, et qu’elle estime digne de l’intérêt gouvernemental. C’est dans cette optique que la proposition d’une organisation conjointe d’un salon a été soumise au MINFOF. Pour la CAPEF, cet événement représente une opportunité cruciale pour mettre en lumière l’action gouvernementale dans ce domaine.
Cette démarche s’inscrit dans un contexte marqué par des évolutions législatives majeures. La récente Loi No 2024/008 du 24 Juillet 2024 Portant Régime des Forêts et de la Faune consacre une nouvelle approche de la gestion des ressources. Son article 1 (1) stipule clairement que le régime forestier et faunique englobe un ensemble de règles régissant la conservation, la protection, l’exploitation, la surveillance du couvert forestier, la restauration des paysages forestiers, la mise en valeur et le renouvellement des ressources, la lutte contre la déforestation et la dégradation, la sécurisation des domaines, la légalité et la traçabilité des produits, tout en intégrant les droits coutumiers et d’usage des communautés riveraines.
Dans le sillage de cette nouvelle loi, des innovations notables sont à souligner. La valorisation accrue des produits forestiers est désormais une priorité, passant par la transformation intégrale des grumes par l’industrie locale, avec une interdiction formelle de leur exportation sous forme brute. De même, la commercialisation des produits forestiers et l’utilisation des produits ligneux transformés sont encouragées. Pour les produits forestiers non ligneux destinés à l’exportation, un taux minimum de transformation par l’industrie locale sera fixé annuellement par voie réglementaire pour chaque produit.
Cette batterie de mesures ambitieuses vise à dynamiser l’économie forestière, la positionnant comme un véritable incubateur pour la création d’emplois décents pour les jeunes. L’organisation du Salon Économique National, fruit de la collaboration entre la CAPEF et le MINFOF, apparaît ainsi comme une initiative opportune pour accompagner et amplifier les effets de cette nouvelle politique, en offrant une plateforme de rencontre et de promotion pour tous les acteurs du secteur.