L’Hôpital de Référence de Sangmélima fait face à une “vaste campagne de désinformation” orchestrée par le blog l’Urgentiste.com de Mme Olive Atangana. C’est ce qu’a clairement indiqué la direction de l’hôpital dans un communiqué de presse et un droit de réponse datés du 2 juin 2025, réfutant point par point les accusations de “gestion problématique” et de “dettes colossales”.
Des accusations jugées “dénuées de tout fondement”.
Selon l’article publié par l’Urgentiste.com, l’Hôpital de Référence de Sangmélima ferait face à une dette cumulée de 341 millions de FCFA. Le média, citant des sources proches du Ministère de la Santé Publique (Minsanté) et de l’hôpital lui-même, affirme que l’établissement entretient des relations tendues avec de nombreux prestataires et fournisseurs.
Parmi les créances non réglées, l’article mentionne des impayés auprès de fournisseurs d’intrants et de réactifs pour le laboratoire, de distributeurs de matériel médical, de grossistes en produits pharmaceutiques, ainsi que de fournisseurs d’équipements et de fournitures de bureau. Un personnel chargé de l’entretien des espaces verts sous-traité attendrait même huit mois de salaires.
L’Urgentiste.com met également en avant une “dette fiscale importante”, incluant des cotisations sociales non reversées à la CNPS, des impôts sur le revenu prélevés à la source mais non versés à la Direction Générale des Impôts, et d’autres taxes liées aux salaires et marchés publics.
Le Minsanté, par une correspondance datée du 12 mai 2025 signée par le Pr Louis Richard Njock, Secrétaire Général, conditionnerait l’octroi d’une subvention de 1,118 milliard de FCFA à la production du bilan 2024, des pièces justificatives de dépenses, des lettres de mise en détachement (pour une provision de 40 millions de FCFA), et surtout, d’un plan d’apurement de la dette de 341 millions de FCFA. L’article suggère même une “brouille” entre le Ministre Manaouda Malachie et le Pr Dominique Noah Noah, Directeur de l’hôpital, en lien avec la gestion du fonds de solidarité et des subventions.
D’autres dysfonctionnements sont soulevés : un groupe électrogène principal en panne et abandonné, remplacé par deux petits groupes insuffisants, une installation solaire de 125 millions de FCFA “jamais pleinement opérationnelle”, des ruptures fréquentes de stocks de réactifs et de matériel, et une “ingérence de la direction” dans les commandes. La situation du personnel est également jugée préoccupante, avec des salaires jugés “dérisoires” pour plus des trois quarts des agents recrutés, et un bus de transport du personnel “cloué au sol”.
Démenti de la Direction de l’HRS
Selon la direction de l’hôpital, les diverses allégations largement diffusées en ligne sont “dénuées de tout fondement”. Elles visent, selon elle, à “porter atteinte à l’honneur et à la réputation des dirigeants” de l’établissement et à “décourager un personnel dont l’ardeur au travail a permis la restauration de l’hôpital et à faire de la ville de Sangmélima une destination médicale reconnue.”
Le Pr Noah Noah Dominique, Directeur de l’Hôpital de Référence de Sangmélima a démenti ce 4 Juin dans un entretien accordé à la presse, après avoir rendu public un communiqué le 02 Juin. Il a mis en avant des preuves concrètes pour contredire les affirmations du blog. Contrairement à ce qui a été avancé, l’hôpital n’accuse aucune dette fiscale, comme en atteste l’attestation de conformité fiscale N°9473/MINFI/DGI du 31 janvier 2025. De même, la direction assure qu’il n’y a aucune dette envers la CNPS.
Des finances et des infrastructures en bonne santé, selon la direction
Le communiqué et le droit de réponse détaillent la situation réelle de l’hôpital :
- Les deux groupes électrogènes de 60 Kva récemment acquis sont en “état de fonctionnement normal”, tout comme la centrale solaire.
- Les factures des fournisseurs sont payées “à un rythme satisfaisant”.
- Le Comité de Gestion a validé le budget de l’hôpital dès le 30 janvier 2025.
- Le Ministère des Finances (MINFI) a déjà mis à la disposition de l’hôpital les deux tranches annuelles de la subvention, après la validation du compte d’emploi de l’exercice 2024.
Ces informations, que la direction qualifie de “vérifiables à bonne source”, contredisent fermement les “mensonges” diffusés par la blogueuse.
Audits de gestion : un exercice normal et salutaire
La direction reconnaît que l’Hôpital de Référence de Sangmélima, comme tout établissement public, est “souvent l’objet d’audit de contrôle de gestion”. Cependant, elle souligne que ces audits sont des “exercices normaux et salutaires pour la bonne tenue des écritures comptables et une veille permanente d’une gestion administrative conforme aux bonnes pratiques.”
Un hôpital en pleine progression et un personnel motivé
Le Pr Noah Noah Dominique insiste sur la “restauration” complète de l’hôpital depuis son arrivée en septembre 2021. Il met en lumière une nette augmentation de la fréquentation, passant de “moins de 20 malades par semaine” à “plus de 100 malades avec des pics de 200 selon les périodes”. Le personnel est “régulièrement payé (primes et quotes-parts) et bien motivé travaillant dans un milieu apaisé.”
De plus, le Directeur affirme avoir créé des “pôles d’excellence” à l’Hôpital de Référence, permettant aux populations de la sous-région Afrique Centrale et du Cameroun de bénéficier de “prestations inédites par des spécialistes venus d’Europe et des partenaires universitaires”.
Appel à la vigilance et à la transparence
Le Directeur de l’Hôpital de Référence de Sangmélima, par l’intermédiaire de son Chef de l’Unité de Communication, Guy Ferdinand, a saisi cette occasion pour appeler l’ensemble du personnel à la vigilance et à “persévérer dans l’effort de promotion de cette formation hospitalière qui fait la fierté de l’ensemble du département du Dja et Lobo et bien au-delà”.
Il a également réaffirmé l’ouverture de l’hôpital à fournir “aux journalistes qui le veulent les informations utiles”, tout en invitant le blog l’Urgentiste.com à “reconnaître les efforts énormes fournis pour la valorisation de cette formation hospitalière”.- Cette réponse musclée vise à rétablir la vérité et à protéger la réputation de l’établissement face à ce qu’elle considère être une “désinformation malveillante”.
