L’affaire du licenciement de Judith Espérance Tsémo, ancienne chef du service de la traduction et de l’interprétation à la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (CDHC), continue de susciter des interrogations. Des informations internes à l’institution révèlent une série de manquements professionnels et une tentative de “grosse manipulation” de la part de l’intéressée pour se soustraire à la procédure disciplinaire.
Des manquements graves et répétés
Le conseil de discipline de la CDHC, réuni lors des sessions du 25 janvier, 13 et 27 février 2024, a statué sur les accusations portées contre Judith Espérance Tsémo. Les faits reprochés sont lourds : “défaillances et négligences graves dans l’accomplissement des tâches professionnelles, insubordination caractérisée et désobéissance envers la hiérarchie, retards excessifs en permanence, absences non justifiées, répétées et prolongées”. Après examen, le conseil a jugé ces faits établis, émettant un avis favorable à son licenciement.
Un licenciement sans préavis et sans indemnités
Conformément à l’avis du conseil de discipline, le président de la CDHC, Pr James Mouangue Kobila, a prononcé le licenciement de Judith Espérance Tsémo le 28 février 2024. La décision a pris effet immédiatement. La correspondance de notification précise qu’il s’agit d’un licenciement sans préavis, ce qui signifie que l’ex-chef de service ne peut prétendre à aucune indemnité de licenciement.
Une tentative de neutralisation de la procédure disciplinaire
Selon des témoignages internes à la CDHC, Judith Espérance Tsémo, convoquée devant le conseil de discipline dès le 19 décembre 2023, n’a jamais répondu présente aux trois sessions de cette instance. Pire, elle aurait tenté de neutraliser la procédure disciplinaire par des voies judiciaires. Dans la soirée du 26 février 2024, soit la veille d’une des sessions cruciales du conseil, elle a signifié à la CDHC une assignation en référé d’heure en heure. Son objectif était d’obtenir du juge la suspension de la procédure disciplinaire. Elle aurait même demandé au juge de condamner la CDHC à lui verser un million de Fcfa par jour d’astreinte en cas de non-respect de la décision attendue. Cette démarche, qualifiée de “grosse manipulation”, n’a cependant pas abouti.
L’affaire met en lumière la détermination de la CDHC à faire respecter ses règles internes face à des comportements jugés inacceptables et des tentatives de contournement des procédures.