En marge du Forum politique de haut niveau sur les objectifs de développement durable, le siège des Nations-Unies a abrité un évènement parallèle le lundi 15 juillet 2024. C’était un moment de partage d’expériences, en vue de trouver des solutions innovantes, dans le cadre du lien entre les Examens nationaux volontaires (ENV) et la pauvreté, la gouvernance et les partenariats en Afrique.
En effet, le Laboratoire des ENV qui a réuni plusieurs hauts experts internationaux, vise à mettre en évidence l’importance du processus des ENV, pour rendre compte de la réduction de la pauvreté et des pratiques de gouvernance y afférentes, grâce à une approche holistique.
Bien plus, il examine les liens entre les ODD (Objectifs de développement durable) 1, 2 et 16 et la manière dont les partenariats (ODD 17) contribuent à la réalisation de ces derniers objectifs en Afrique. Il facilite également l’apprentissage entre pairs, en invitant des pays africains sélectionnés, à partager leurs différentes approches et expériences en matière de réduction de la pauvreté d’un point de vue multidimensionnel, ainsi que les efforts déployés par les différents organes en vue de la réalisation d’un tel objectif.
Cet événement parallèle a été organisé le 15 juillet 2024 par le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), en partenariat avec la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et l’Initiative d’Oxford sur la pauvreté et le développement humain (OPHI), ceci en marge du Forum politique de haut niveau sur les objectifs de développement durable.
Au cours des échanges, les participants ont discuté des actions, mesures et actions concrètes entreprises par les pays pour relever les défis liés à la pauvreté, et les impacts de la crise du Covid-19.
Il s’est également agi des bonnes pratiques en matière de lutte contre la pauvreté et la faim, et les mesures que peuvent prendre les organisations internationales et des initiatives ciblées, pour mieux aider les pays à lutter contre la pauvreté, en rapport avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030, et l’Agenda 2063.
Pendant une heure, le Laboratoire des ENV a permis un dialogue interactif, précédé de plusieurs interventions de personnalités africaines et internationales. Par ailleurs, les interventions se sont suivies de discussions libres, sous la conduite d’un modérateur, le Dr Amson Sibanda, chef de la section des stratégies nationales et du renforcement des capacités, en fonction des questions présentées plus haut.
Intervenant pour le compte de son pays, le Dr Baradine Zakaria Moursal, directeur général de l’Institut National de la Statistique, des Etudes Economiques et Démographiques (INSEED), a relevé que « l’Afrique est confrontée à des nombreux défis dont celui de la lutte contre la pauvreté, car un nombre important des populations vivent sous le seuil de la pauvreté, impactant ainsi leur capacité à contribuer efficacement au développement socioéconomique ».
Ainsi, pour réduire la pauvreté, rappelle le directeur général de l’INSEED du Tchad, les Etats africains se doivent d’établir des partenariats en vue d’une mobilisation des ressources efficaces. Il s’agit de tout mettre en œuvre pour lutter contre la pauvreté, ce qui constitue un gage d’une véritable stabilité et surtout, d’une cohésion sociale.
Il faut dire que le Tchad fait face à de nombreux défis tels que le changement climatique, l’afflux des réfugiés venant des pays voisins, suite aux conflits au Soudan, et en République centrafricaine, l’insécurité et la sécheresse qui impactent négativement son développement socioéconomique. Malgré ces défis, les autorités se sont mobilisées par des actions concrètes pour relever ces défis.
Il s’agit entre autres : la lutte contre l’insécurité alimentaire par la création d’un ministère des actions sociales et des affaires humanitaires ; la mise à disposition de la banque de semences améliorées sur l’ensemble du territoire, pour faire face aux défis liés à la sécheresse et au changement climatique ; l’exonération totale sur les produits alimentaires importés au Tchad et l’octroi des crédits agricoles et l’aménagement des terres cultivables.
S’agissant des perspectives du Tchad en matière de lutte contre la pauvreté, le DG de l’INSEED a précisé que son pays compte renforcer le suivi en utilisant de outils efficaces parmi lesquels, l’indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM), pour lui permettre d’intervenir de manière objective et efficiente, auprès des populations ciblées.
Par ailleurs, « le Plan National du Développement (PND) du Tchad, en cours de finalisation, compte être inclusif, réaliste et à la hauteur des ambitions des populations », selon le Dr Baradine Zakaria Moursal.
Enfin, il a remercié l’Initiative d’Oxford sur la pauvreté et le développement humain (OPHI), pour l’appui technique qu’elle apporte au Tchad, pour disposer des indicateurs essentiels, pour une meilleure planification pour des interventions ciblées et pour un meilleur suivi des programmes publics à travers l’IPM.
Parmi les différentes interventions, il y a eu entre autres, celles de : Dr Betty Schroeder, vice-présidente du Conseil national de gouvernance du MAEP en Namibie, Pr Sabine Alkire, directrice de l’Initiative l’OPHI, Dr Stefanos Fotiou, directeur du Bureau chargé des objectifs de développement durable au FAO et directeur du Centre de coordination des systèmes alimentaires de l’ONU, et Mme Atkeyelsh Persson, cheffe de la section urbanisation et développement à la CEA.
Il faut rappeler que la réduction de la pauvreté est un objectif universel approuvé par les Nations Unies et d’autres cadres à l’échelle de l’Afrique, notamment l’Agenda 2063 (l’Afrique que nous voulons).
Par ailleurs, le continent africain compte le plus grand nombre de pays les moins avancés (PMA) au monde et les niveaux de pauvreté les plus contestés dans certains pays, comme le Tchad, le Congo et d’autres. Cela dit, certains pays africains ont fait de grands progrès en matière de réduction des niveaux de pauvreté au cours de la dernière décennie.
Le processus d’établissement volontaire de rapports nationaux a été très utile pour aider les pays à suivre les politiques de gouvernance et l’approche interventionniste des gouvernements en vue d’éliminer la pauvreté.
Et en Afrique, les progrès vers la réduction du taux de pauvreté sont inégalement répartis. Ainsi donc, plusieurs pays africains doivent améliorer la protection sociale et les politiques égalitaires, pour faire face aux diverses tendances de la pauvreté sur l’ensemble du continent.