Les 29 et 30 octobre 2024, Yaoundé a accueilli l’atelier de lancement des activités prévues dans le cadre du projet « Améliorer la gouvernance foncière et réduire les conflits liés à la transhumance transfrontalière en République du Tchad, en République du Cameroun et en République Centrafricaine ». Cet événement, organisé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), s’inscrit dans le cadre de la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), notamment l’ODD1 (réduire l’extrême pauvreté) et l’ODD2 (Faim zéro).
La FAO reconnaît que l’égalité d’accès à la terre et la sécurité d’occupation sont essentielles pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle et éradiquer la pauvreté rurale. En 2012, le Comité de la Sécurité alimentaire mondiale (CSA) a adopté les Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers, applicables aux terres, aux pêches et aux forêts. Depuis lors, un programme de diffusion et de formation à l’usage de ces directives a été mis en place.
Objectifs de l’atelier
Cet atelier a réuni divers acteurs pour :
- Présenter les résultats attendus du projet de la FAO en appui à la réforme foncière.
- Valider la feuille de route de la réforme foncière inclusive et la mise en œuvre d’une plateforme multi-acteurs sur la gouvernance foncière au Cameroun.
- Renforcer les capacités des participants sur l’utilisation des Directives Volontaires des Régimes Fonciers pour une réforme foncière inclusive.
- Faire des recommandations pour la Semaine Nationale du Foncier.
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Renforcement des capacités et partage des connaissances
Le projet vise à renforcer les capacités des acteurs nationaux et locaux, y compris les femmes et les jeunes, à utiliser les Directives Volontaires. Il met également l’accent sur l’apprentissage des leçons apprises, le partage des connaissances et des expériences, ainsi que la documentation des bonnes pratiques en matière de gouvernance foncière.
Partenariats et synergies
Le projet est mis en œuvre en étroite collaboration avec des partenaires tels que la GIZ, à travers son programme « Promotion d’une Politique Foncière Responsable » (ProPFR). Il est également synergique avec d’autres projets régionaux comme le Programme d’Appui à la Régulation de la Transhumance Transfrontalière en Afrique centrale (PARTTAC), et le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel au Tchad (PRAPS), ainsi que diverses initiatives de la Banque Mondiale et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).
Ouverture des travaux
La cérémonie d’ouverture des travaux, qui a duré deux jours, s’est déroulée en présence du ministre en charge des questions foncières au Cameroun, Henri Eyebe Ayissi. Ce dernier a rappelé l’importance d’élaborer un document de politique foncière nationale pour prescrire la vision de la nation et les grandes orientations en matière de gouvernance foncière responsable et inclusive.
Un processus essentiel pour le Cameroun
Le Cameroun ne dispose actuellement pas d’un document de politique foncière nationale. L’élaboration de ce document est essentielle pour garantir les droits et obligations des différents usagers de la terre, promouvoir une gestion efficace du territoire et assurer une gestion durable des ressources naturelles. Cette politique est également cruciale pour sécuriser les investissements et favoriser un développement socio-économique inclusif et durable.
L’atelier de lancement de ce projet marque une étape importante dans l’amélioration de la gouvernance foncière et la réduction des conflits liés à la transhumance transfrontalière. Il constitue le début d’un processus qui vise à renforcer la résilience des populations locales et à promouvoir une gouvernance foncière responsable, inclusive et durable au Cameroun.