POLITIQUE

Réforme du Code Électoral au Cameroun : Les propositions du Parti Écologique pour une gouvernance inclusive

Written by Annette Olinga


Le président du Parti Écologique du Cameroun (PEC), Eric Ngueguim, a déposé ce 11 juin des propositions pour la modification du code électoral camerounais. Ces réformes, destinées à garantir une gouvernance plus inclusive et des élections apaisées, ont été soumises à la Présidence de la République et aux services du Premier Ministre.


Des Constats Sévères sur un Code Électoral Vieillissant


Le PEC pointe du doigt la loi portant Code électoral de 2012, jugée obsolète et inadaptée aux réalités sociopolitiques actuelles du Cameroun. Selon Eric Ngueguim, cette loi est non seulement caduque mais aussi discriminatoire. Plusieurs manquements majeurs sont mis en lumière :

  • L’Exclusion par l’Argent : Bien que la loi reconnaisse l’éligibilité de tout citoyen camerounais de 35 ans à l’élection présidentielle, la caution de 30 millions de francs CFA est jugée prohibitive. Le PEC estime qu’un jeune de cet âge peut difficilement justifier une telle somme, proposant de réduire la caution à 5 millions de francs CFA pour la rendre compatible avec la situation économique d’un candidat de 35 ans.
  • Inéquité entre Candidats Indépendants et Candidats de Partis Politiques : Le code électoral actuel ne fait aucune distinction entre un candidat indépendant et un candidat représentant un parti politique nouvellement reconnu et n’ayant pas encore d’élus. Le PEC dénonce une erreur d’appréciation et un manque d’équité, arguant qu’un parti politique représente une structure organisée et des membres sur l’ensemble du territoire national.
  • Le Serment Présidentiel Non Inclusif : Le serment actuel du Président de la République élu est critiqué pour son manque d’inclusivité. Il omet de mentionner explicitement la protection de tous les Camerounais, peu importe leur localisation, alors même que leur suffrage est à l’origine de son élection.
  • La Restitution des Cautions : Le système actuel de restitution des cautions après les élections présidentielles et autres est pointé du doigt comme un facteur de corruption et de détournements déguisés des deniers de l’État, ne favorisant pas l’alternance politique.
  • La Portée de l’Article 158 : L’article 158, qui rend inéligibles les personnes en situation de dépendance ou d’intelligence vis-à-vis d’une puissance étrangère, est souligné pour son accent sur la préférence nationale.

  • Un Nouveau Pacte pour une Élection Apaisée.

  • Face à ces constats, le Parti Écologique du Cameroun propose un “NOUVEAU PACTE POUR UNE GOUVERNANCE INCLUSIVE ET UNE ÉLECTION APAISÉE” avec des solutions concrètes :
  • Remplacement de la Caution par la Participation au Fonds d’Appui aux Élections : La caution serait remplacée par une contribution remboursable au fonds d’appui aux élections. Les montants proposés sont de :
  • 5 000 000 F CFA pour la présidentielle.
  • 200 000 F CFA par candidat pour la députation.
  • 10 000 F CFA par liste pour les élections locales.
  • Le remboursement serait toutefois conditionné à la participation effective au vote.
  • Parrainage Citoyen : Le PEC propose l’introduction du parrainage citoyen pour les candidats de partis et les candidats indépendants à l’élection présidentielle. Cette approche s’inspirerait du modèle sénégalais et se ferait sur la base de signatures d’électeurs plutôt que sur le bon vouloir des élus ou de notables, ce qui pourrait éviter les conflits d’intérêts.
    Ces propositions visent à moderniser le cadre électoral camerounais, en le rendant plus équitable, transparent et adapté aux aspirations démocratiques du pays. Reste à voir l’accueil que leur réserveront les autorités compétentes.

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