Ce 1er juillet 2025, le Ministre des Travaux Publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a tenu une conférence au salon de l’action gouvernementale, dévoilant un plan détaillé des projets routiers majeurs qui façonneront le paysage infrastructurel du Cameroun. Face à une audience venus s’informer directement, le ministre a présenté un bilan précis des réalisations récentes et a surtout esquissé les prochaines étapes de la stratégie gouvernementale en matière de réseaux routiers.
Un Bilan Impressionnant et une Vision à Long Terme
Au cours de ces dernières années, le Cameroun a vu la construction de 2 169,53 km de routes neuves et la réhabilitation de 1 200,93 km existants. À cela s’ajoutent près de 5 000 mètres linéaires d’ouvrages d’art, incluant des tronçons significatifs comme les 418 km de la Nationale 15 (Batchenga-Ntui-Yoko-Lena-Tibati-Ngatt). Ces chiffres témoignent de l’engagement continu du gouvernement à améliorer la connectivité du pays.
La conférence a également rappelé des projets phares déjà réalisés, à l’instar de la première phase de l’autoroute Yaoundé-Douala, la route Sangmélima-Ouesso (frontière Congo), l’axe Babadjou-Matazem, le pont sur le fleuve Logone à Yagoua et celui sur la Cross-River. Ces réalisations s’inscrivent dans une vision globale d’aménagement de voies de connectivité sous-régionales, régionales et communales, essentielles au développement économique et social.
Le Ministre Nganou Djoumessi a souligné que ces efforts sont en parfaite adéquation avec la vision du Président Paul Biya, qui ambitionne de porter la densité du réseau bitumé à 0,48 km pour 1 000 habitants d’ici 2030. Pour atteindre cet objectif ambitieux, le plan prévoit la construction de 6 000 km de nouvelles routes et la réhabilitation de 3 000 km de routes existantes.
Projets Imminents : Un Signal Fort pour le Nord et l’Est
Les annonces les plus attendues concernent le lancement prochain des travaux de reconstruction sur des axes stratégiques. La section Ngaoundéré-Garoua (242 km) verra le début des travaux dans les jours à venir. Le Ministre a confirmé que la Banque Africaine de Développement (BAD) a déjà émis un avis favorable pour trois des cinq lots, et que les équipes du MINTP sont déjà sur le terrain pour des travaux en régie visant à améliorer la circulabilité en attendant le démarrage du chantier principal.
De même, la section Tchakamari-Dabanga-Kousseri est en attente de l’avis de la Banque Mondiale pour le lancement des travaux. Ces initiatives sont cruciales pour le désenclavement et le développement des régions septentrionales du Cameroun.
À l’Est, un programme de financement a été structuré pour la construction de la route Batouri-Yokadouma (156 km), constituant la première phase d’un projet qui s’étendra jusqu’à Moloundou et la frontière congolaise. Ce projet est un maillon essentiel pour le renforcement des échanges sous-régionaux.
Le Ministre a également fait le point sur les travaux en cours sur la Ring Road, avec trois lots de 96 km déjà en exécution, tandis que les études pour d’autres sections sont achevées et les financements en cours de structuration.
Entretien Routier et Optimisme Mesuré
Concernant l’entretien routier, une allocation de 54 milliards de francs CFA a été débloquée sur le budget d’investissement public 2025. Des entreprises ont été sélectionnées pour intervenir sur les axes routiers d’importance économique majeure, tels que Yaoundé-Douala, Douala-Bafoussam, Yaoundé-Ayos-Bonis et Bertoua-Garoua Boulai.
Malgré un rythme de travaux d’entretien jugé “pas tout à fait satisfaisant” par le ministre, ce dernier a exprimé un optimisme mesuré quant à l’amélioration de la situation. “Nous avons de bonnes raisons d’être optimistes sur la situation du réseau routier,” a déclaré Emmanuel Nganou Djoumessi à la presse, soulignant l’engagement du gouvernement à répondre efficacement aux préoccupations des citoyens.
Cette conférence du MINTP a donc non seulement permis de faire la lumière sur les avancées du réseau routier camerounais, mais aussi de confirmer la détermination du gouvernement à poursuivre la transformation des infrastructures, pierre angulaire du développement national.
Quels sont les axes routiers qui vous semblent les plus prioritaires pour le développement de votre région ?
