AFRIQUE/MONDE

Transition énergétique: António Guterres appelle à une accélération de l’ère des énergies propres

Written by Annette Olinga


Lors d’un discours prononcé ce 22 Juillet en direct de New York, António Guterres, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a lancé un appel vibrant pour une accélération décisive de la transition vers les énergies propres. Intitulée “Un moment décisif pour accélérer l’ère des énergies propres”, sa tribune libre souligne l’urgence et les immenses opportunités offertes par cette révolution énergétique. L’activité était en direct de plusieurs chaînes de télévisions et suivie de par le monde. Au Cameroun, les journalistes du UN Press Club ont suivi avec attention cette retransmission en direct du CINU de Yaoundé.


L’aube d’une nouvelle ère énergétique
Selon Guterres, après des millénaires où l’énergie a façonné le destin de l’humanité, nous entrons dans l’ère des énergies propres. Il a souligné les avancées significatives de l’année dernière, avec la quasi-totalité des nouvelles capacités électriques provenant des énergies renouvelables et des investissements records de 2 000 milliards de dollars, surpassant largement ceux des énergies fossiles. Le solaire et l’éolien sont désormais les sources d’électricité les moins chères, générant emplois et croissance.


Le Secrétaire général a mis en garde les nations qui s’accrochent aux énergies fossiles, affirmant qu’elles “sabotent” leur économie et “passent à côté de la plus grande opportunité économique du XXIe siècle”. Il a également mis en avant la sécurité et la souveraineté énergétiques offertes par les énergies propres, contrastant avec la volatilité des marchés des combustibles fossiles, fortement influencés par les chocs de prix et les tensions géopolitiques. L’accès à l’énergie propre est aussi un moteur de développement, offrant une solution rapide et durable pour des centaines de millions de personnes privées d’électricité.


Une transition nécessaire mais trop lente et inéquitable


Malgré ces avancées, Guterres a déploré que la transition énergétique ne soit “encore ni assez rapide, ni assez équitable”. Il a pointé du doigt l’exclusion des pays en développement, la domination persistante des énergies fossiles et l’augmentation continue des émissions, menaçant une “catastrophe climatique”. Pour y remédier, il a proposé un plan d’action en six points cruciaux :

  • Engagement gouvernemental total pour les énergies propres : Les gouvernements doivent soumettre de nouveaux plans climatiques (Contributions déterminées au niveau national) alignés sur l’objectif de 1,5 degré Celsius, couvrant tous les secteurs et traçant la voie de la transition énergétique. Les pays du G20, responsables de 80 % des émissions mondiales, doivent montrer l’exemple.
  • Construction de systèmes énergétiques du XXIe siècle : Il est impératif d’investir davantage dans des réseaux modernes et des capacités de stockage, avec un ratio d’un pour un entre les investissements dans les énergies renouvelables et ceux dans les réseaux et le stockage.
  • Privilégier les renouvelables face à la demande croissante : Les grandes entreprises technologiques, notamment pour leurs centres de données, doivent s’engager à s’alimenter en énergies renouvelables.
  • Justice au cœur de la transition : La transition doit soutenir les populations dépendant des combustibles fossiles et transformer les chaînes d’approvisionnement en minerais critiques, en mettant fin aux atteintes aux droits humains et aux dégradations environnementales, et en assurant une meilleure répartition de la valeur pour les pays en développement.
  • Mettre le commerce au service de la transformation énergétique : Diversifier les chaînes d’approvisionnement en énergie propre, réduire les droits de douane et moderniser les traités d’investissement sont essentiels.
  • Orienter les investissements vers les pays en développement : Malgré 60 % des meilleures ressources solaires mondiales, l’Afrique n’a reçu que 2 % des investissements renouvelables l’année dernière. Une mobilisation internationale est nécessaire pour alléger la dette et permettre aux banques multilatérales de développement de mobiliser des financements privés à grande échelle. Les agences de notation doivent également moderniser leurs évaluations des risques.

  • Une opportunité unique à saisir
    António Guterres a conclu son discours sur une note d’espoir, affirmant qu’une “nouvelle ère énergétique est à portée de main”, promettant une énergie abondante, propre et bon marché, une sécurité énergétique pour les nations et l’électricité comme un bien commun accessible à tous. Il a exhorté la communauté internationale à saisir cette “occasion unique d’accélérer la transition mondiale”.

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