Le Projet de Promotion de la Filière Pisciculture Continentale au Cameroun (PROFIP) a été officiellement lancé ce 25 Juillet 2025, marquant une étape cruciale pour l’essor de ce secteur longtemps négligé. Porté par une ambition forte de transformer la pisciculture en un pilier de la sécurité alimentaire et économique, le PROFIP s’étendra de juin 2025 à juin 2030 dans les régions du Centre, du Littoral, du Sud et de l’Ouest.
L’espoir d’une filière transformée : L’engagement de l’Interprofession et du MINEPIA
Lors de la cérémonie de lancement, Madame Étoundi, Présidente de l’Interprofession de la Pisciculture, n’a pas caché son enthousiasme et son espoir. “L’aquaculture a été un parent pauvre. Chacun se débrouillait. Le travail ne sera pas facile, car nous avons pris de mauvaises habitudes“, a-t-elle reconnu, soulignant la nécessité d’une collaboration étroite entre le gouvernement, l’interprofession et tous les acteurs pour harmoniser les informations et les pratiques.
Elle a salué la vision du ministre actuel, qui souhaite faire du poisson ce qu’il a fait du poulet : garantir une alimentation saine aux Camerounais. Madame Étoundi a également exprimé sa gratitude envers le MINEPIA pour le soutien à la décentralisation, qui a permis de signer des accords avec les maires pour la construction d’écloseries et d’unités locales de fabrication d’aliments. Avec optimisme, elle a annoncé des objectifs ambitieux pour l’année prochaine : une chute significative des prix, avec l’alevin à 30 F CFA, le kilo de tilapia à 1500 F CFA (contre 3000 F CFA actuellement) et le clarias à 800 F CFA le kilo.
Objectifs ambitieux et résultats attendus du PROFIP
Le PROFIP vise à promouvoir la filière pisciculture continentale grâce à un partenariat renforcé avec le secteur privé. Les espèces cibles sont le Clarias (Clarias gariepinus), considéré comme prioritaire, et le Tilapia (Oreochromis niloticus).
Les indicateurs clés du projet sont une augmentation significative du nombre d’exploitations piscicoles enregistrées et une amélioration de la productivité piscicole mesurée par l’augmentation du nombre d’exploitations atteignant une production annuelle de XX tonnes.
Le projet table sur plusieurs résultats majeurs :
- Une meilleure connaissance de la situation actuelle de la pisciculture et du marché piscicole dans les régions cibles.
- L’amélioration des capacités techniques des ingénieurs et techniciens piscicoles des secteurs public et privé.
- Un accès facilité aux alevins et aliments de qualité, ainsi qu’aux techniques piscicoles adaptées.
- L’encouragement de la consommation de poisson d’élevage local.
- Le renforcement du système d’appui au secteur piscicole.
Composantes clés et expertise japonaise au service de la pisciculture camerounaise
Pour atteindre ces objectifs, le PROFIP s’articulera autour de plusieurs composantes essentielles : - Le renforcement des capacités des ingénieurs, techniciens et du personnel du MINEPIA.
- Le développement et l’amélioration des techniques piscicoles (production de poisson de table, d’alevins, fabrication d’aliments).
- La vulgarisation des techniques piscicoles appropriées via le secteur privé formé par le projet.
- L’organisation de formations destinées aux pisciculteurs.
- Le développement d’un système d’information pour faciliter l’accès des acteurs aux experts et aux intrants.
- Des activités de sensibilisation et de promotion pour augmenter la consommation de poisson d’élevage.
- La compilation et la vulgarisation des bonnes pratiques piscicoles.
- L’échange de connaissances et de techniques avec les établissements d’enseignement de la pisciculture.
Ce projet bénéficie de l’expertise de la JICA (Agence Japonaise de Coopération Internationale), comme l’a souligné M. Makoto Sato, Chef des experts japonais. La JICA a déjà fait ses preuves dans la coopération piscicole en Afrique, notamment avec des projets réussis au Bénin (PROVAC 1 et 2) et en Côte d’Ivoire (PREPICO 1 et 2). La Mission de Conseillers en Pisciculture Continentale au Cameroun témoigne de cet engagement.
Le PROFIP représente donc un grand espoir pour la filière piscicole camerounaise, avec l’ambition de transformer les habitudes de consommation et de garantir un avenir plus sain et prospère pour les Camerounais grâce à une pisciculture continentale dynamique et performante.
