Le Conseil Electoral d’Elecam a tenu, ce 8 Septembre 2025, à Yaoundé, sa toute première session de plein droit consacrée à l’organisation de l’élection des conseillers régionaux, dont le scrutin est fixé au 30 novembre 2025 par le Président de la République. Cette session historique intervient dans un contexte inédit de concomitance avec la préparation de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025.
Un calendrier électoral inédit à gérer
S’ouvrant par des propos liminaires du Président du Conseil Electoral, la séance avait pour objectif principal d’examiner et d’adopter un agenda harmonisé pour superviser ces deux scrutins majeurs. Le Président a d’emblée souligné le défi unique que représente cette période électorale. « Cette élection se déroule à un moment charnière de notre histoire électorale, car c’est la première fois que nous devons organiser une élection dans le cadre d’une autre élection », a-t-il déclaré, appelant à la mobilisation et à la synergie de tous les acteurs.
Il a rappelé que cette session s’inscrivait dans le cadre légal défini par l’article 19 du Code électoral, qui mandate le Conseil à se réunir au moins une fois tous les quinze jours après la convocation du corps électoral.
Les points clés à l’ordre du jour
L’ordre du jour de cette session était chargé et technique, reflétant l’urgence des préparatifs. Les membres du Conseil étaient invités à :
- Examiner et adopter le projet d’ordre du jour de la session.
- Écouter une mise au point technique par le Directeur Général des Elections sur l’état d’avancement des préparatifs.
- Faire le point sur la situation des collèges électoraux et des listes électorales, qui constituent, selon les termes du Président, « l’ossature même de cette élection à suffrage universel indirect ».
- Valider le budget des élections spécifiquement alloué aux activités du Conseil Electoral et de la Direction Générale des Elections pour ce scrutin.
- Adopter un calendrier harmonisé des activités, élément crucial pour assurer une gestion cohérente et efficace des élections présidentielle et régionale sans empiéter sur les délais légaux.
Une pierre angulaire de la décentralisation
Au-delà de l’aspect logistique, le Président du Conseil Electoral a insisté sur la portée historique et politique de ce scrutin. Il a présenté les élections régionales comme bien plus qu’une simple étape électorale : « une pierre angulaire du processus de décentralisation du Cameroun et un mécanisme essentiel de transfert du pouvoir au plus près des populations ».
Il a ajouté que ce processus « donne aux communautés les moyens d’élaborer des politiques et des programmes de développement qui reflètent leurs réalités et leurs aspirations », réaffirmant ainsi l’attachement de la République à une gouvernance locale renforcée.
En route vers la 8ème concertation nationale
Dans l’immédiat, les travaux du Conseil sont tournés vers la prochaine échéance : la 8ème concertation nationale avec les autres acteurs du processus électoral, prévue le 11 septembre 2025. Des sous-commissions spéciales doivent poursuivre leurs travaux après cette session pour procéder aux ultimes ajustements en vue de ce forum, décrit comme « une dynamique constante qui favorise le dialogue, la paix, la transparence et l’appropriation collective des enjeux ».
En clôturant la session, le Président a lancé un appel républicain à tous les acteurs, les invitant à « placer la patrie au-dessus des clivages partisans » pour garantir des élections « pacifiques, crédibles, inclusives et transparentes », marquant ainsi « un tournant historique décisif dans notre héritage démocratique ».