POLITIQUE

La jeunesse du Grand-Mbam déclare la rupture avec « l’élite imposée » et appelle à un vote censure

Written by Annette Olinga

Dans un mémorandum incendiaire, le nouveau mouvement JMDC dénonce des décennies d’abandon et prône un renouvellement radical de la classe politique.

BAFIA, le 10 octobre 2025 – La jeunesse du Grand-Mbam a rompu le silence. Réunie en assemblée ce vendredi à Bafia, elle a procédé, par la voix du tout nouveau Mouvement des Jeunes Mbamois Dynamiques pour le Changement (JMDC), à une condamnation sans appel de l’élite politique qu’elle estime « imposée » et « irresponsable ». La motion, un mémorandum d’une virulence rare, annonce une rupture « contestataire » et en appelle à un sursaut citoyen en vue de la date du 12 octobre 2025, présentée comme un « tournant décisif » pour le Cameroun.

Un constat d’échec accablant

Le document dresse un bilan sévère de plus de quatre décennies de gestion. Les signataires pointent du doigt « l’inertie » et « l’incapacité notoire » des élites à répondre aux « besoins fondamentaux » des populations. Le retard de développement est illustré par un exemple criant : l’état « pitoyable » des routes, qui isole les communautés et empêche l’écoulement des produits agricoles.

« Les bretelles reliant Bokito à Yanben, Ombessa à Mbangassina, Mbangassina à Talba… sont dans un état piteux à ces moments de fortes pluies. Ces peuples, bien que travailleurs, ne peuvent aujourd’hui écouler leurs vivres », peut-on lire dans le texte. Le mouvement accuse une élite déconnectée qui « n’y vit peut-être pas » et ne revient que pendant les campagnes électorales pour « acheter des esprits, des consciences faibles ».

La rupture et l’appel à la mobilisation

Face à ce constat, la rupture est actée. Le JMDC appelle explicitement la jeunesse mbamoise et camerounaise à un « vote censure contre le régime du 6 novembre ». Cet acte est présenté comme le premier pas vers un « renouvellement de la classe politique du Grand-Mbam ».

Le mouvement se positionne comme le fer de lance de cette mobilisation. Il se présente comme un « cadre structuré de mobilisation citoyenne, de sensibilisation politique et de participation active au processus de transition ». Son ambition est claire : impulser un « vent nouveau » dans la vie politique locale et nationale.

Un plaidoyer pour un nouveau leadership

Au-delà de la contestation, le mémorandum est un vibrant plaidoyer pour une nouvelle forme de gouvernance. La jeunesse mbamoise réclame des « leaders intègres » qui mettent « l’intérêt du peuple au-dessus de leurs propres intérêts », qui croient en l’Afrique et qui donnent aux masses « les moyens de prendre leur destin en main ».

L’appel final est un message d’émancipation et de responsabilisation adressé directement aux citoyens : « Vous êtes l’avenir de notre société. Vous avez le pouvoir de choisir… Informez-vous, réfléchissez et votez pour les idées et les valeurs qui vous tiennent à cœur. Ne laissez personne décider pour vous. »

Signataires et perspectives

Le mémorandum est signé par onze personnalités, dont Marie Flore Mboussi, Marie Ododi Boaba et René Mboussi, qui endossent ainsi publiquement la direction de cette fronde citoyenne.

Par la force de ses accusations et la clarté de ses intentions, ce mouvement marque un tournant dans le paysage politique du Grand-Mbam. Il reste à voir comment cette jeunesse « lucide, compétente et engagée » parviendra à transformer son indignation en une force politique capable de bousculer l’ordre établi. La date du 12 octobre 2025 sera le premier test


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