POLITIQUE

La CSIC et la CCT appellent à un vote utile en faveur du Président Paul Biya

Written by Annette Olinga

Les deux confédérations syndicales justifient leur position par la nécessité de préserver la stabilité, l’expérience et les intérêts des travailleurs camerounais.

Dans un contexte électoral marqué par une pluralité de candidats, deux voix syndicales majeures se sont élevées, jeudi, pour appeler les travailleurs camerounais à un choix raisonné et responsable en vue de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Lors d’un point de presse tenu à l’Hôtel Djeuga Palace, la Confédération des Syndicats Indépendants du Cameroun (CSIC) et la Conférence Camerounaise du Travail (CCT) ont présenté les arguments justifiant leur soutien au candidat Paul Biya.

Un plaidoyer pour la stabilité et contre l’aventurisme

Devant un parterre de journalistes nationaux et internationaux, Gilbert Ndjana Olongo, Secrétaire Général de la CSIC, a dressé un tableau sévère de l’opposition politique et de certains mouvements syndicaux, qu’il a qualifiés d’« état de décomposition et de dégénérescence cancéreuse avancée ». Il a dénoncé « le nanisme du confort intellectuel de l’opposition », son « messianisme arrogant » et les risques de dérive liés à des candidats qu’il présente comme des « aventuriers de tous bords ».

« L’heure est grave, c’est pourquoi j’ai décidé de sortir de mon silence », a-t-il déclaré, mettant en garde contre « la peur de l’inconnu » et les promesses de changement « d’un seul coup de baguette magique ». Pour M. Ndjana Olongo, le scrutin du 12 octobre ne doit pas être un pari risqué, mais un choix éclairé pour préserver les emplois et la quiétude des familles.

La dénonciation des ingérences et la défense de la souveraineté

Le leader syndical a placé son plaidoyer dans une perspective historique et géopolitique plus large. Il a fustigé « les forces impérialistes » qui, selon lui, « manipulent des candidats, complotent contre nos intérêts et l’avenir de nos enfants ». En citant les assassinats de figures historiques comme Ruben Um Nyobé, Patrice Lumumba ou Thomas Sankara, il a présenté l’élection comme un enjeu de souveraineté nationale.

« Nous ne pouvons pas livrer notre destin commun à des pantins qui visent la plus haute fonction de notre pays pour le livrer ensuite aux puissances impérialistes », a-t-il martelé, appelant à protéger les richesses du Cameroun face aux « prédateurs économiques ».

Un soutien fondé sur l’expérience et l’action

De son côté, Antoinette Mebiame Tangono, épouse Ekoan, Présidente de la CCT, a apporté un soutien plus personnel, mais tout aussi déterminé, au candidat sortant. Rappelant son engagement de longue date – ayant coordonné des collectifs syndicaux soutenant Paul Biya en 2011 et 2018 –, elle a affirmé que son soutien n’était « pas dogmatique mais réaliste ».

« Pour le moment, il possède ce que je veux. Il a le pouvoir de mettre en place une politique sociale juste et équitable », a-t-elle expliqué. Elle a listé des attentes concrètes : l’adoption d’une loi sur les syndicats, l’extension de la sécurité sociale à 90% des travailleurs, le rétablissement de salaires dignes pour les fonctionnaires, l’amélioration des pensions des retraités et une meilleure représentation des femmes dans les sphères de décision.

« Le monde du travail ne vit pas de rêves, il a besoin de réponses concrètes. C’est celui qui a le pouvoir, à qui nous pouvons demander des comptes. Paul Biya reste le meilleur choix », a-t-elle conclu.

Un appel à la mobilisation pour un “vote utile”

Les deux intervenants ont rejeté les candidatures qu’ils estiment opportunistes, tribalistes ou moralement douteuses. M. Ndjana Olongo a vivement condamné la proximité affichée par un candidat non nommé avec des figures séparatistes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, qualifiant cette alliance de « trahison de la mémoire nationale ».

Après avoir observé une minute de silence en hommage aux victimes de la crise dans ces régions, il a présenté Paul Biya comme « l’esclave de la paix », louant sa gestion pacifique du conflit de Bakassi et son approche de la crise dite du « Noso ».

En conclusion, les deux confédérations syndicales ont lancé un appel clair et sans ambiguïté : elles invitent les travailleurs camerounais à voter massivement pour le candidat Paul Biya, présenté comme le garant de la stabilité, de l’expérience, de la souveraineté nationale et du progrès social.

« Nous avons résolu de donner toutes les voix des travailleurs du Cameroun à un homme qui incarne la sagesse, la tempérance », a déclaré le Secrétaire Général de la CSIC, tandis que la Présidente de la CCT renchérissait : « Je fais un appel réaliste à tous les travailleurs de voter pour le réalisme ».

Cet événement marque une entrée significative des principales organisations syndicales dans l’arène électorale, cherchant à peser de tout leur poids en faveur de la continuité.

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