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Cameroun : Le gouvernement alerte sur un « projet insurrectionnel » et appelle au calme avant la proclamation des résultats

Written by Annette Olinga

Le Ministre de l’Administration Territoriale, M. Paul Atanga Nji, a convoqué ce 25 Octobre, un point de presse au sein de son département ministériel. L’objectif de cette rencontre était de faire le point sur les récents événements marquant la vie politique nationale et de lancer un sérieux avertissement à la fois à un candidat autoproclamé président de la République et à certains professionnels des médias accusés de promouvoir l’insurrection.

Menaces sécuritaires et stratagèmes de déstabilisation

Le gouvernement a tiré la sonnette d’alarme sur des actions « de nature à porter gravement atteinte à la sécurité nationale ». Le ministre a révélé que, dans la nuit du 22 octobre, trois « terroristes » en provenance d’un pays voisin ont été interpellés à Garoua alors qu’ils tentaient d’introduire « une grande quantité d’explosifs ». Leur objectif présumé, selon les autorités, était de commettre des attentats en infiltrant des manifestations, dans le but d’imputer les pertes en vies humaines aux forces de l’ordre.

Cette stratégie aurait été mise en lumière lors d’un rassemblement à Yaoundé, où un individu présenté comme un représentant du « président autoproclamé » a été arrêté en possession d’une arme automatique, de munitions et d’une importante somme d’argent. « Cet individu de moralité douteuse aurait pu tirer sur la foule pour que cet acte odieux soit imputé à nos vaillantes forces de sécurité », a affirmé M. Atanga Nji.

Le ministre a également évoqué le décès tragique de Mme Zouraira Hassana, survenu lors d’une manifestation à Garoua le 21 octobre, dénonçant une « manipulation médiatique » visant à accuser à tort les forces de l’ordre. Une enquête criminelle a été ouverte pour faire la lumière sur cette affaire.

La confirmation d’un « projet insurrectionnel » anticipé

M. Atanga Nji a rappelé avoir annoncé, lors de précédentes interventions, l’existence d’un « vaste projet insurrectionnel » ourdi par des acteurs politiques conscients de leur incapacité à accéder au pouvoir par les urnes. Ce scénario, a-t-il expliqué, reposait sur la publication de résultats frauduleux sur les réseaux sociaux dès le soir du scrutin du 12 octobre, suivie de l’auto-proclamation d’un candidat et d’appels à la mobilisation de ses partisans.

« Les récents événements survenus dans notre pays ont clairement démontré que nous avions raison », a-t-il déclaré, faisant référence aux violentes manifestations ayant entraîné, selon lui, la destruction de plusieurs édifices publics, notamment à Dschang. Il a salué le « professionnalisme » des forces de sécurité et des autorités administratives pour avoir rétabli l’ordre et assuré que le calme règne désormais sur l’ensemble du territoire.

Appel au respect de la légalité et mise en garde aux médias

Face à cette situation, le ministre a tenu à rappeler que si le droit de manifester est garanti par la loi, son exercice est strictement encadré. Toute manifestation non autorisée est donc illégale, et ses organisateurs devront « répondre de leurs actes conformément à la loi ».

Il a lancé un appel aux parents pour qu’ils veillent à la sécurité de leurs enfants et les protègent de toute instrumentalisation par des personnalités politiques qualifiées de « véreuses, égoïstes et irresponsables ». Un message a également été adressé à la diaspora, sommée de cesser les « publications séditieuses » sur les réseaux sociaux.

S’adressant directement aux responsables des médias, M. Atanga Nji les a alertés sur leur « mission républicaine » et les a avertis que ceux qui feraient « l’apologie de l’insurrection populaire et propagent la haine et les fausses nouvelles feront face à la rigueur de la loi ». Il a évoqué le « rôle trouble » des médias de la haine dans l’histoire récente de certains pays.

L’État de droit, seule voie de recours

Le ministre a fermement rappelé que le Cameroun est un État de droit et que toute contestation des résultats de l’élection présidentielle doit être portée devant le Conseil constitutionnel, « seul organe habilité » à proclamer les résultats définitifs. Il a précisé, sans ambiguïté, que « la qualité de candidat à l’élection présidentielle ne confère aucune immunité à quiconque ».

En conclusion, le gouvernement a rassuré la population quant à la détermination de l’État à maintenir l’ordre et à neutraliser toute tentative de déstabilisation. Les Camerounais ont été invités à « vaquer normalement à leurs occupations et attendre sereinement la proclamation des résultats » par l’institution compétente.

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