C’est dans une ambiance électrique, au cœur de la Cité Sic, que le Mouvement citoyen national camerounais (MCNC) a officiellement lancé la campagne de son candidat à l’élection présidentielle, Dr Jacques Bouhga-Hagbe. Devant une foule nombreuse, rassemblée face à la Paroisse Christ Roi, l’économiste et panafricaniste a présenté sa vision : incarner le « nouveau départ » pour le Cameroun.
Le président national du MCNC, Jean Monthé, n’a pas caché son enthousiasme. Depuis la création du parti en mai 2007, c’est la première fois, selon lui, qu’un candidat aussi prometteur porte les couleurs du mouvement. « Je ne peux qu’être un homme très heureux d’avoir choisi ce candidat. Il a été mille fois supérieur aux 17 autres », a-t-il affirmé, soulignant que Jacques Bouhga-Hagbe était pourtant arrivé « en dernier » parmi les postulants, en juin 2025.
Un ancrage local, une ambition nationale
Le choix de la Cité Sic pour ce lancement n’est pas un hasard. C’est ici que le candidat est né, et c’est ici, dit-il, qu’est enterré son cordon ombilical. Une symbolique forte, qui a teinté son discours d’une authenticité palpable et d’un attachement aux racines. « C’est ici que tout a commencé pour moi », a-t-il rappelé, interpellant une assistance conquise.
Son programme, intitulé Le Nouveau départ, se décline en 20 points. Parmi les propositions phares : la fin pacifique de la « crise anglophone », l’accès gratuit à internet via une application étatique, l’enseignement en ligne généralisé, le développement des infrastructures routières, ferroviaires et aéroportuaires dans chaque département, la sortie du franc CFA et la création d’un Fonds monétaire africain.
Une campagne de terrain et un message d’espoir
Le MCNC reconnaît avoir « commencé un peu tard », mais entend rattraper son retard en s’appuyant sur une stratégie de proximité : rencontres directes avec les citoyens, meetings animés par des intermèdes culturels, et appel à la vigilance électorale. « Chacun doit aller voter et surveiller son vote », a martelé Bouhga-Hagbe, en incitant les électeurs à choisir « le bulletin de couleur verte » dans l’isoloir.
Pour Jean Monthé, le message de son candidat se distingue par son caractère constructif : « Il ne dénonce pas seulement, il prouve comment reconstruire le Cameroun. »
Une promesse de changement rapide
Dans un contexte marqué par des difficultés persistantes « depuis au moins 1960 », selon le candidat, l’appel au changement a trouvé un écho particulier. « 2025 est une opportunité pour changer notre pays », a-t-il insisté, promettant une transformation en « quelques mois » seulement.
Reste à savoir si cette dynamique, née dans l’effervescence doualaise, saura s’étendre à l’ensemble du territoire et convaincre au-delà des bastions traditionnels du parti. Avec 18 ans d’existence, le MCNC dispose d’une base militante, mais il devra encore s’imposer face aux poids lourds de la scène politique camerounaise.
Une chose est sûre : à Douala, l’espoir est né. Et Jacques Bouhga-Hagbe compte bien en faire un mouvement national.