SOCIETE

Cameroun: Plus de 300 organisations de la société civile exigent une refondation nationale en pleine crise post-électorale

Written by Annette Olinga

Vingt-quatre heures après la proclamation officielle des résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre, qui donnent Paul Biya vainqueur avec 53,66 % des suffrages, le Cameroun est en proie à des protestations violentes dans plusieurs régions du pays. Dans ce contexte, plus de 300 organisations de la société civile ont publié hier une déclaration commune appelant à transformer le scrutin contesté en « moment de refondation nationale ».

Elles invoquent une « menace sérieuse » sur la cohésion du pays et exigent la tenue immédiate « des États généraux de la refondation, qui doivent permettre non seulement de garantir la réconciliation nationale, mais surtout de poser les bases d’un nouveau pacte social fondé sur la confiance, l’équité et la transparence ».

La déclaration parvenue à notre rédaction dénonce une « défiance généralisée » entre institutions et citoyens, des « crispations politiques persistantes » et une « désespérance sociale croissante ». Les signataires saluent par ailleurs la « mobilisation inédite » des jeunes à travers le pays, tout en mettant en garde contre le risque d’une fracture irréversible si aucune sortie de crise « légitime, concertée et honorable » n’est trouvée.

Les signataires, qui revendiquent un « renouvellement générationnel » au sein de la société civile, refusent explicitement le statu quo. « Le Cameroun que nous voulons ne naîtra ni de la violence ni du silence », prévient Guy Constantin Nzati, président de SoliJ et porte-parole de l’initiative. Il ajoute : « Nous devons être à la fois vigie et acteur de cette transition systémique qui s’ouvre au lendemain de cette élection du 12 octobre. »

Les signataires de cette déclaration appellent aussi à une « alliance nouvelle » des OSC, qui souhaitent s’imposer en « vigies et actrices » d’une « transition systémique » ouverte avec ce nouveau septennat que rempile le président Paul Biya.

Notons également que, la veille de la proclamation des résultats de cette élection présidentielle, Issa Tchiroma, principal adversaire de Paul Biya, avait appelé ses partisans à organiser des marches pacifiques à travers le pays. Ces manifestations ont rapidement dégénéré en affrontements entre protestataires et forces de sécurité, entraînant la mort de plusieurs Camerounais et la destruction de véhicules appartenant aux forces de l’ordre.

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