La 63e Journée de la Femme Africaine a été célébrée cette année sous le thème percutant « Faire progresser la justice sociale et économique pour les femmes africaines à travers les réparations ». À Kekem, dans la région de l’Ouest du Cameroun, la Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, Marie Thérèse Abena Ondoa, a présidé ce 1er Août 2025, les cérémonies de clôture, lançant un appel solennel à la mobilisation collective.
L’objectif de cette journée, officialisée à Dakar en 1974, est de mettre en lumière les luttes et les contributions des femmes africaines dans la construction d’un continent fort et unifié. Mais cette année, le message est allé au-delà de la simple célébration, insistant sur la nécessité de réparer les torts historiques subis par les femmes.
Une justice à double tranchant : sociale et économique
La ministre Abena Ondoa a mis en exergue les défis persistants qui entravent l’épanouissement des femmes camerounaises et africaines. Sur le plan de la justice sociale, des inégalités demeurent flagrantes, qu’il s’agisse de la répartition de l’héritage, de l’accès à l’éducation ou de l’égalité des chances dans les administrations publiques.
La ministre a souligné que les “réparations” ne sont pas un simple concept théorique, mais une nécessité concrète qui implique de réviser les politiques publiques, de combattre les normes culturelles discriminatoires et de garantir un accès équitable aux ressources et aux services. L’autonomisation des femmes est ainsi présentée comme un pilier fondamental pour le développement inclusif et durable de l’Afrique.

Un CPFF inauguré, un avenir pour les jeunes filles
Un des moments forts de cette célébration a été l’inauguration du nouveau Centre de Promotion de la Femme et de la Famille (CPFF) de Kekem. Fruit d’un partenariat entre le Cameroun, le Japon et ONU Femmes, ce centre est une réponse tangible au thème de la journée.
Selon Racky Chaupin, représentante d’ONU Femmes, ce centre est conçu pour soutenir la résilience des femmes et offrir une seconde chance aux jeunes filles déscolarisées ou marginalisées. Il proposera des formations qualifiantes dans des secteurs porteurs comme les TIC, l’hôtellerie-restauration et l’esthétique.

Le maire de Kekem, Dieudonné Keumeni, a exprimé son engagement à faire de ce centre une référence régionale, soulignant qu’il a vocation à former une jeunesse “responsable, créatrice de richesse et capable de sortir de la précarité”.
Un contexte politique favorable
La ministre Abena Ondoa a rappelé que cette 63e édition s’inscrit dans un contexte particulier, avec la proclamation de 2025 comme “Année de la Justice pour les Africaines” par l’Union Africaine. Elle a également cité une déclaration du président Paul Biya, qui, dans sa candidature pour 2025, a affirmé que la situation des jeunes et des femmes serait au cœur de ses priorités.

Cette journée a ainsi été un moment de réflexion et d’action, marqué par des discours, l’inauguration d’une infrastructure clé, et la célébration d’une vingtaine de mariages. Le message final est un appel à toutes les parties prenantes – du gouvernement à la société civile – à s’unir pour faire progresser la justice sociale et économique pour les femmes, une étape indispensable pour un développement véritablement inclusif.