Le Cercle Municipal de Yaoundé a servi de cadre ce 26 Juin, pour une cérémonie de dédicace notable. Le Commissaire Divisionnaire Dr. Patrice Essame, également titulaire d’un Doctorat/Ph.D en Droit Privé et Sciences Criminelles et Chef de la Division Juridique à la DGSN, a présenté son nouvel ouvrage : “Interpol et la lutte contre la criminalité transfrontalière : pour quel avenir ?”. Publié en octobre 2024 aux éditions Publibook en France et s’étendant sur 466 pages, cet essai de politique criminelle a suscité l’intérêt de nombreuses personnalités présentes à l’événement.
Dans un monde où la criminalité transfrontalière ne cesse de se complexifier et de s’étendre, l’ouvrage du Dr. Essame soulève une question fondamentale : la pertinence et l’efficacité d’Interpol face à ces défis évolutifs. L’auteur y interroge la place de l’Organisation Internationale de Police Criminelle (O.I.P.C – Interpol) comme instrument principal de la coopération policière internationale, indispensable pour contrer un phénomène en constante mutation qualitative et quantitative.
L’ouvrage met en lumière la nécessité impérieuse d’une coopération policière et judiciaire entre les États. Le Dr. Essame insiste sur la notion de “complémentarité” plutôt que de “rivalité”, citant Pascal : “la justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique“. Toutefois, il aborde également les difficultés inhérentes à cette coopération, souvent entravée par le “sacro-saint” principe de la souveraineté nationale.

Pour le Dr. Essame, la criminalité transfrontalière représente une menace permanente à l’ordre public, à la paix sociale, à la sécurité, à la tranquillité et à la stabilité des États. Face à cela, il appelle à une “prise de conscience collective et effective” pour l’élaboration d’une “stratégie sécuritaire pérenne et une riposte globale, concertée, efficace et durable”. Comme il le souligne, “seuls, les États sont faibles ; ensemble, ils sont forts.”

Structuré en deux parties, l’ouvrage examine d’abord la construction de la coopération policière internationale (Première partie), puis son effectivité (Deuxième partie).
Lors de la cérémonie, l’auteur a précisé l’objectif de son travail : “Il était question d’interpeller l’organisation internationale de police criminelle qu’on appelle Interpol sur l’opportunité de sa création, sa pertinence sur le double plan qualitatif et quantitatif. Parce que, comme nous le savons tous, la criminalité prend davantage de l’ampleur avec des modes opératoires qui varient.” Il a souligné l’importance pour les États de “se mettre sur une plate-forme pour partager des informations afin de lutter contre ce phénomène.”

Le Dr. Essame a réaffirmé la nécessité d’Interpol, tout en appelant à un renforcement de ses capacités. “Il est normal qu’on retienne que l’organisation internationale de police criminelle Interpol est nécessaire, mais il faut simplement renforcer ses capacités pour qu’elle soit effective, qu’elle puisse faire face aux crimes qui menacent les États et perturbent la tranquillité et la stabilité des États“, a-t-il conclu.