À l’approche de la rentrée scolaire 2025-2026, l’enseignement privé au Cameroun est au bord de l’implosion. Les syndicats et le Collectif des Organisations des Enseignants (CORE.C) tirent la sonnette d’alarme, confrontés à une dégradation de leurs conditions de travail et à une absence de dialogue concret avec le gouvernement.
Une frustration grandissante
Le 03 septembre dernier, une réunion s’est tenue au Ministère du Travail et de la Sécurité sociale (MINTSS) pour tenter de désamorcer la crise.
Cependant, pour les représentants syndicaux, l’exercice est un éternel recommencement. Leurs revendications, portées depuis mars, restent sans réponse concrète. Comme l’a souligné un syndicaliste, « trop de réunions théoriques ne débouchent sur rien de concret. » La lenteur du traitement des dossiers et l’impression de stagner alimentent la frustration.
Les enseignants du privé, souvent précaires, voient leurs conditions de vie se dégrader. La survie du secteur repose en grande partie sur leurs propres cotisations, une situation qui soulève de vives interrogations sur la viabilité du modèle.
Le gouvernement propose, les enseignants exigent
Le Ministre du Travail, de son côté, a reconnu la complexité de la situation et a appelé à la recherche d’un compromis. Il a proposé de se pencher sur des points sensibles comme l’augmentation du SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti), de meilleurs avantages sociaux, et l’élaboration de conventions collectives spécifiques. L’idée est de créer une base commune de droits tout en laissant aux établissements une certaine flexibilité.
Malgré cette main tendue, les enseignants du CORE.C ont une approche plus directe. Dans une lettre adressée au Premier Ministre, ils dénoncent des blocages persistants sur des points cruciaux pour leur dignité et la stabilité du système :
- La régularisation des enseignants dits « travailleurs des parents » (non-salariés, souvent payés par les parents d’élèves).
- La nomination officielle des animateurs pédagogiques, promise par un décret de 2012.
- Le paiement régulier des indemnités dues par l’Office du Baccalauréat du Cameroun (OBC).
La menace d’une grève imminente
Le CORE.C est formel : si ces problèmes ne sont pas résolus rapidement, une nouvelle phase de lutte débutera dès la rentrée. L’objectif n’est pas seulement d’améliorer leurs conditions, mais d’empêcher la dégradation continue de l’ensemble du système éducatif. « Si rien n’est fait, la responsabilité de l’échec incombera au gouvernement », avertit le collectif.
La pression est donc sur le gouvernement pour agir. Face à une menace de crise sociale, il doit trouver des solutions concrètes pour éviter que la rentrée scolaire 2025-2026 ne se transforme en un chaos qui pénaliserait les élèves et l’avenir de l’éducation au Cameroun.