
Le Conseil Électoral d’Elections Cameroon (ELECAM) a tenu, ce 30 septembre 2025, sa troisième session ordinaire. Une réunion cruciale à moins de deux semaines de l’élection présidentielle du 12 octobre et dans la perspective d’une nouvelle année électorale en 2026. Présidée par le président du conseil électoral , la session a débuté par un hommage poignant à la mémoire du collègue disparu, Dr Efandene Dekono Roger, rappelant le dévouement exigé par la mission républicaine de l’institution .
Dans son allocution d’ouverture, le Président du conseil électoral Enow Abrams Egbe a immédiatement planté le décor des enjeux : une période d’activité intense pour l’organisation de deux élections simultanées. L’ordre du jour de cette session était donc double : adopter le projet de budget 2026 et assurer le suivi de la mise en œuvre des résolutions pour la présidentielle en cours.
2026 : Une année électorale qui se prépare aujourd’hui
Le cœur des délibérations a porté sur l’examen et l’adoption du projet de budget d’ELECAM pour l’exercice 2026. Ce budget est stratégique, car il doit permettre l’organisation des élections municipales et législatives couplées, deux scrutins d’envergure qui mobiliseront l’institution dans les 58 départements et 360 communes du pays. Le Vice-Président a souligné que cette phase préparatoire était “la plus déterminante” et a appelé à une revue systématique de tous les aspects “humains, financiers et matériels” pour garantir le succès de ces échéances.
Cette session s’inscrit dans la continuité des travaux entamés plus tôt dans l’année par le Conseil Électoral, qui s’était déjà réuni en juillet pour examiner les 82 dossiers de candidature déposés pour la présidentielle et en superviser les préparatifs .

La présidentielle 2025 : Un scrutin sur les rails
Alors que la campagne électorale pour la présidentielle a débuté le 27 septembre, le Conseil a affirmé que tout le matériel électoral avait déjà été “acheminé sur le terrain” . Les membres du Conseil s’apprêtent à partir en mission dans les antennes locales pour superviser le déroulement de la campagne et du scrutin. Leur objectif est de garantir le respect du Code de bonne conduite et de la loi électorale par tous les acteurs.
Cette présidentielle, qui voit le président sortant Paul Biya briguer un huitième mandat à l’âge de 92 ans, se tient dans un contexte particulier. Elle oppose 12 candidats, après validation par ELECAM et le Conseil Constitutionnel, et se déroulera au scrutin uninominal majoritaire à un tour . La campagne, toujours en cours, a été marquée par des rassemblements et des recompositions politiques, notamment le ralliement de certains candidats à Bello Bouba Maigari, présenté comme un sérieux challenger .
Coopération régionale et renforcement des capacités
Le président du conseil électoral a également annoncé un événement significatif pour le rayonnement d’ELECAM : l’accueil, dans les prochains jours, d’une délégation du Réseau des Organes de gestion des élections en Afrique centrale (ROGEAC). Notre institution en assure la trésorerie générale.
Cette visite, prévue du 6 au 14 octobre, comprendra non seulement une mission d’observation électorale, mais aussi un atelier pour valider le plan stratégique du réseau et des sessions de formation en partenariat avec l’Association des Autorités Electorales Africaines (AAEA). Un atelier sur le leadership et l’intelligence artificielle à destination des acteurs électoraux est également au programme. Cette collaboration vise à “renforcer le professionnalisme” et à “consolider le leadership” d’ELECAM en Afrique centrale.
Un appel solennel à la responsabilité
Au-delà des aspects techniques et logistiques, le discours a fermement rappelé la dimension éminemment politique et sociale du travail de l’organe électoral. Le Vice-Président a lancé un appel pressant à toutes les parties prenantes – partis politiques, médias et société civile – à “faire preuve de responsabilité et de patriotisme”.
Il a insisté sur la nécessité absolue d’un “environnement apaisé” avant, pendant et après le scrutin, soulignant que c’est la condition sine qua non pour organiser des “élections sereines” dans le pays. Cet appel à la retenue et au respect des règles résonne avec les enjeux de crédibilité souvent soulevés lors des scrutins au Cameroun, dans un contexte où la confiance dans le processus électoral reste un défi .
La crédibilité comme boussole
En déclarant la session ouverte, le Président du conseil électoral a exhorté les membres du Conseil à “œuvrer en parfaite solidarité pour garantir la transparence, l’objectivité et la crédibilité“. Il a conclu en affirmant que ces valeurs sont les “meilleurs atouts” pour surmonter les défis complexes de la gestion électorale.
Alors que les Camerounais s’apprêtent à choisir leur président pour les sept prochaines années, les résolutions prises lors de cette session ordinaire dessinent déjà les contours des futurs scrutins. Elles démontrent la volonté d’ELECAM d’affirmer son rôle dans un paysage démocratique en évolution, où les attentes en matière d’intégrité des processus sont plus fortes que jamais.