Dans un contexte électoral tendu par la propagation d’allégations contestant la légitimité du scrutin présidentiel du 12 octobre, le Ministre de la Communication, Porte-Parole du Gouvernement, Son Excellence Monsieur René Emmanuel Sadi, a tenu une rencontre cruciale avec la presse nationale et étrangère ce 24 Octobre 2025. L’objectif : rappeler le rôle structurant des médias dans la consolidation de la démocratie et la préservation de la cohésion sociale.
D’entrée de jeu, le ministre Sadi est revenu sur le déroulement du scrutin. Il a souligné que les Camerounais s’étaient rendus aux urnes « dans le calme et la discipline » pour choisir leur futur président. Il a insisté sur le fait que « toutes les phases du processus de proclamation des résultats ont été respectées », précisant que les représentants de tous les candidats avaient siégé dans les bureaux de vote et les instances habilitées, conformément au Code électoral.
Alors que le Conseil Constitutionnel doit proclamer les résultats définitifs le lundi 27 octobre, le ministre a déploré la précipitation de certaines voix. « Bien avant que cette ultime étape soit atteinte, des allégations, voire des revendications hâtives et pour la plupart dénuées de fondement, fusent de part et d’autre », a-t-il déclaré, jugeant ces actions préjudiciables à la crédibilité des institutions établies par la loi.
Un appel solennel à la presse face aux risques de désinformation
La principale inquiétude exprimée par le gouvernement concerne l’impact de cette désinformation « plutôt malvenue ». M. Sadi a mis en garde contre les « risques d’incitation à des revendications non justifiées, pouvant déboucher sur des situations insurrectionnelles préjudiciables à la paix et à la cohésion sociale ».
Face à ce péril, le ministre a lancé un appel solennel aux professionnels des médias. Il les a exhortés à endosser leur rôle de « relais structurants de l’opinion publique » et de « remparts de protection des valeurs fondamentales de la République ». Pour lui, agir avec responsabilité et citoyenneté, dans le strict respect de l’éthique et de la déontologie, n’est en rien une entrave à la liberté de la presse. « Bien au contraire, il s’agit de mettre cette liberté au service de la promotion et de la consolidation des valeurs vitales de la société tout entière. »
Les réseaux sociaux, un « péril grave » qui n’est pas une zone de non-droit
Le ministre Sadi a réservé une partie de son intervention au cas particulier des réseaux sociaux, qu’il a décrits comme une « véritable foire d’empoigne où tout semble être permis, entre invectives et autres fake news ». Il a pointé du doigt ce qu’il considère comme « l’un des périls les plus graves pour l’équilibre sociétal de notre pays ».
Assertif, il a rappelé que cet espace de communication « ne constitue en rien une zone de non-droit ». Il a invité, avec fermeté, tous les utilisateurs, et particulièrement ceux qui y interviennent, à respecter le « double impératif de responsabilité et du strict respect des lois et règlements en vigueur ».
Un rôle d’« extincteur » pour les médias
Dans sa conclusion, le Porte-Parole du Gouvernement a employé une métaphore forte, appelant la presse à être un « extincteur » plutôt que de « jeter de l’huile sur le feu ». Il les a engagés à œuvrer pour l’apaisement et à « faire barrage aux forces contraires à la construction et à la consolidation de notre édifice national ».
Cet appel à la responsabilité et au professionnalisme est intervenu alors que le Cameroun franchit, selon ses termes, « une étape cruciale de son parcours démocratique ». Le ministre Sadi a exprimé sa conviction que l’engagement des médias contribuerait de manière déterminante à faire du pays « un modèle de démocratie au service du bien-être de l’ensemble de nos populations ».


