La Délégation régionale du ministère de la promotion de la femme et de la famille pour le Centre a abrité le 5 Décembre dernier, un déjeuner d’échanges d’une importance capitale. Organisée par le Centre Afiri en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et le Minproff, cette rencontre a réuni les acteurs opérationnels de la chaîne pénale (police, gendarmerie, magistrats, avocats) et les associations de défense des droits des femmes et des filles. L’objectif central : jeter les bases d’une collaboration plus efficace et plus humaine dans le traitement des violences faites aux femmes.
Présidée par le Délégué régional du Minproff Centre, en présence de Yvonne Flore Belema du Centre Afiri et de Liliane Munezero, Coordinatrice VBG à l’UNFPA, cette initiative s’inscrit dans le cadre de la campagne des « 16 Jours d’activisme ». Elle répond à un constat amer dressé sur le terrain.
« Nous accompagnons les survivantes et nous faisons face aux difficultés lorsqu’elles vont dans les gendarmeries ou dans les commissariats. On s’est dit qu’il fallait qu’on adresse ce problème […] pour essayer de voir comment renouer cette confiance entre les survivantes et les agents de la chaîne pénale », a expliqué Yvonne Flore Belema, pointant du doigt des comportements parfois non professionnels, sexistes ou dépourvus d’empathie qui conduisent à une revictimisation des personnes déjà traumatisées.
L’atelier visait des objectifs précis : analyser ces défis, rappeler les obligations légales et déontologiques des acteurs judiciaires, et promouvoir des pratiques harmonisées et centrées sur la victime. L’ambition est de garantir une réponse judiciaire crédible, éthique et respectueuse des droits humains.
Pour Liliane Munezero de l’UNFPA, partenaire clé de l’événement, cet atelier touche à un pilier essentiel. « L’accès aux services juridiques et judiciaires pour tous les survivants et survivantes est fondamental. Cette activité réunit autour de la table les acteurs essentiels de ce pilier […] Cela montre aussi cet engagement conjoint dans la réponse effective », a-t-elle souligné. Elle a réaffirmé l’accompagnement de l’UNFPA aux efforts gouvernementaux via le renforcement des capacités et l’appui financier.
Le délégué régional du Minproff Centre a salué cette synergie. « L’activité de ce matin […] aboutira à l’élaboration de propositions concrètes, ou à la mise en place d’une plateforme régionale de lutte contre les violences basées sur le genre », a-t-il déclaré, exprimant sa gratitude aux partenaires qui soutiennent les pouvoirs publics dans ce combat.
Les échanges, menés de manière interactive, ont associé de nombreuses parties prenantes : représentants des forces de l’ordre, magistrats, avocats, agences onusiennes (UNFPA, HCR, Plan Cameroon), organisations de la société civile et même un Club de masculinité positive, signe d’une approche inclusive.
Les résultats attendus de cette concertation sont tangibles : une prise de conscience accrue, un engagement formel des responsables à adopter de meilleures pratiques, et la formulation de recommandations concrètes pour améliorer le système. Les livrables incluront un rapport synthétique et, surtout, un plan de suivi des engagements avec un calendrier pour des sessions de formation spécifiques sur l’accueil des victimes et les techniques d’entretien.
Cette rencontre marque ainsi une étape prometteuse vers une justice plus accessible et plus équitable pour les femmes et les filles victimes de violences, en rapprochant ceux qui font la loi et ceux qui accompagnent au quotidien les survivantes.


