Jeanne Nsoga Sone a sillonné le département du Nyong et Kéllé ce mardi 30 septembre, marquant le début d’une tournée de cinq jours de sensibilisation et de mobilisation en faveur du candidat-président Paul Biya. Après une première étape à Eseka, la délégation s’est arrêtée à Ngog Mapubi, où l’ancienne secrétaire générale du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) a longuement expliqué les raisons de son « choix définitif, pragmatique et patriotique » devant un parterre de femmes, de jeunes et de chefs traditionnels.
Un ralliement stratégique et une vision de l’engagement
Jeanne Nsoga Sone, figure politique connue, a justifié son recentrage en insistant sur l’urgence des défis nationaux et la nécessité de soutenir un leadership expérimenté. Son départ du FSNC, dont elle était un pilier, avait été annoncé fin septembre lorsqu’elle avait apporté son soutien public au président Biya, aux côtés d’autres anciens membres du parti comme le député Salmana. Dans son discours, elle a présenté le chef de l’État, candidat à sa propre succession à 92 ans, comme le seul capable de garantir la stabilité et de faire face aux « défis imminents » qui interpellent le pays.
Une plateforme centrée sur l’autonomisation et les droits fonciers
Devant son public, Jeanne Nsoga Sone a développé une argumentation structurée autour de plusieurs axes prioritaires :
- L’autonomisation individuelle et collective : Elle a exhorté les femmes et les jeunes à « prendre des décisions pour leur vie », à accéder à l’éducation et à la formation, et à participer activement à la vie économique et politique.
- Une nouvelle conception de la politique : Loin d’être un « pôle de recrutement », la politique doit, selon elle, servir de levier pour créer des réseaux et permettre à chacun de « créer ses propres activités ». Elle a insisté sur le fait que « le développement est une affaire de tous ».
- La sécurisation foncière, une préoccupation majeure : Les populations locales lui ont fait part de litiges fonciers complexes, évoquant des attributions de parcelles de 50 hectares à des non-riverains en violation des règles. En réponse, Mme Nsoga Sone a promis d’organiser avec les autorités municipales des séminaires de sensibilisation sur les droits fonciers. « Un citoyen qui connaît ses droits peut mieux organiser la défense de son environnement », a-t-elle affirmé, précisant que le rôle des politiques est de mettre en place des mesures de sécurisation des terres, et celui des populations de veiller à leur application.
La sagesse par l’âge : une défense argumentée du président Biya
Face aux interrogations sur l’âge du président Biya, Jeanne Nsoga Sone a livré une plaidoirie sans détour, présentant sa longévité politique comme un atout :
- L’expérience et la sagesse s’acquièrent avec l’âge.
- Sa vision large, nourrie par la traversée de plusieurs époques, et sa connaissance profonde de l’histoire et des traditions sont inégalées.
- Sa maturité est un avantage qui lui permet de prendre des décisions difficiles et de défendre les intérêts du pays sans crainte pour son avenir personnel, un point sur lequel elle le juge « unique ».
Une mobilisation de terrain et des engagements concrets
Après près de trois heures d’échanges et de réponses aux questions, la rencontre s’est conclue par un engagement des populations à sensibiliser massivement les électeurs pour un « choix utile et citoyen ». Acclamée par l’assistance, qui a promis un vote massif en faveur de Paul Biya, Jeanne Nsoga Sone est repartie satisfaite des engagements pris. Les discussions se sont poursuivies de manière informelle autour d’agapes, point d’orgue convivial de cet échange intense.
Cette tournée, qui se poursuivra pendant plusieurs jours dans le département, illustre la dynamique de mobilisation à l’œuvre à l’approche de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Elle démontre également la stratégie de reconquête terrain déployée par les soutiens du président Biya, qui misent sur des relais locaux et un discours axé sur le développement local et la sécurisation des droits pour convaincre les électeurs.