Un atelier sous-régional d’envergure s’est ouvert jeudi dernier à l’Hôtel Sawa de Douala, sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Cet événement capital réunit les experts et représentants de sept pays – Gabon, Cameroun, Congo, Sao Tomé-et-Principe, Guinée Equatoriale, République Démocratique du Congo et Burundi – autour d’un défi pressant : renforcer la résilience des villes et écosystèmes côtiers face au changement climatique.
La cérémonie d’ouverture, présidée par le Coordonnateur sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale (représentant le Dr Athman Mravili), a salué la présence de hautes autorités, dont le Point Focal Opérationnel du Fonds pour l’Environnement Mondial représentant le Ministre camerounais de l’Environnement, ainsi que les maires, points focaux nationaux et partenaires techniques.

Un contexte d’urgence renouvelée après la COP30
L’atelier s’inscrit dans le sillage immédiat de la COP30 de Belém, qui s’est achevée en novembre 2025 par un appel urgent à atténuer les dommages climatiques, notamment l’érosion côtière, et à tripler les financements pour les pays en développement. « Cet événement nous a confirmé que nous devons accélérer la prise de décisions majeures », a souligné le coordonnateur, précisant que cette priorité irriguera désormais les quatre piliers stratégiques de la FAO : production, nutrition, environnement et conditions de vie.
Un capital naturel et humain immense mais vulnérable
L’Afrique centrale dispose d’un patrimoine côtier exceptionnel : près de 3 600 km de littoral, des zones économiques exclusives vastes de plus de 1,2 million de km², abritant mangroves, récifs coralliens et herbiers marins. Ces écosystèmes, vitaux pour la sécurité alimentaire, l’emploi et des secteurs clés comme les transports, la pêche et le tourisme, concentrent environ 70% de la population de la sous-région.
Douze villes côtières majeures, de Libreville à Pointe-Noire en passant par Bata et Douala, ainsi que les villes lacustres de Bujumbura et Rumonge au Burundi, sont en première ligne. Elles subissent déjà de plein fouet l’aggravation des risques climatiques : inondations répétées, érosion, perte d’habitats et de terres agricoles, endommagement des infrastructures. Cette vulnérabilité extrême motive la tenue de ce forum sous-régional.
Objectifs : Coopération, partage et élaboration de solutions concrètes
L’atelier a pour ambition de poser les bases d’une approche collective et durable. Ses objectifs spécifiques sont :
- Diagnostiquer les vulnérabilités spécifiques (élévation du niveau de la mer, submersions, érosion, perte de biodiversité).
- Partager les meilleures pratiques en gouvernance adaptative et en atténuation des risques.
- Favoriser la production et la diffusion d’informations cruciales pour la résilience.
- Faciliter la collaboration transfrontalière via des partenariats, réseaux et plateformes d’échange.
- Élaborer une note conceptuelle promouvant des solutions inclusives, basées sur la nature, et répondant aux besoins de toutes les communautés et secteurs économiques.
Un engagement renouvelé de la FAO
Dans ses remarques conclusives, le Coordonnateur a chaleureusement remercié la République du Cameroun pour son hospitalité et salué l’engagement de tous les partenaires. Il a réaffirmé la ferme volonté de la FAO d’accompagner les efforts de la sous-région vers une plus grande résilience climatique et un développement durable, condition essentielle pour atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle et bâtir un avenir prospère.
Cet atelier de trois jours a marqué une étape cruciale dans la construction d’une réponse coordonnée et solidaire de l’Afrique centrale à la menace climatique qui pèse sur son littoral, axe vital de son développement.

