L’esplanade de la chefferie Mingmeto a vibré ce dimanche après-midi au rythme d’un meeting politique d’envergure. Éric Nguéguim, Président national du Parti Écologique du Cameroun (PEC) et candidat déclaré aux législatives de 2026 dans le département de la Menoua, y a conclu quatre jours d’une intense tournée de prise de contact. Ce marathon politique, du 26 au 29 décembre, l’a conduit à travers plus d’une dizaine de localités pour y porter un message simple mais ambitieux : l’écologie comme fondement du développement local.

Ingénieur en énergies renouvelables de formation, Éric Nguéguim incarne une nouvelle génération de leadership politique camerounais. Fondateur et président du PEC depuis 2023, il place l’écologie au cœur du débat public, non comme une simple préoccupation environnementale, mais comme une solution concrète aux défis socio-économiques du pays. Sa candidature dans la Menoua, dont il se présente comme un « fier fils », est motivée par le constat que la région a trop longtemps soutenu des formations politiques qui, selon lui, ne portaient pas ses aspirations profondes. Sa vision est de faire de ce département agricole de l’Ouest un bastion fort de l’écologie politique au Cameroun.

Une Tournée aux Objectifs Multiples : Écouter, Sensibiliser et Engager

La tournée départementale, annoncée comme une « grande tournée de prise de contact », avait plusieurs objectifs déclarés :

• Un dialogue citoyen de proximité : Aller à la rencontre des citoyens, des jeunes, des femmes, des agriculteurs et des forces vives pour échanger directement sur leurs préoccupations.
• Sensibiliser et former : Promouvoir le changement des comportements et la transition vers les énergies renouvelables.
• Poser les bases d’une campagne : Présenter un projet politique structuré autour de l’écologie comme levier de développement et d’amélioration des conditions de vie.

L’itinéraire a été exhaustif, couvrant des villages et communes de Dschang à Bafou, en passant par Fokoué, Bamendjou et Penka-Michel, démontrant une volonté de toucher l’ensemble du territoire, y compris les zones rurales souvent enclavées.

Un Programme Axé sur les Réalités Locales

La tournée ne s’est pas limitée à des discours. Dans chaque étape, Éric Nguéguim a rencontré les autorités locales et traditionnelles, notamment les chefs traditionnels, le 1er adjoint au préfet et le sous-préfet de Dschang. Ces rencontres visaient à ancrer sa démarche dans le respect des institutions et à comprendre les priorités locales spécifiques.

Son discours, centré sur « l’importance des politiques écologistes pour les projets communautaires », trouve un écho particulier dans une région confrontée à des défis concrets : manque d’infrastructures de base, accès limité à l’eau potable et à l’électricité, et sous-développement du secteur agricole malgré son potentiel.

La Plateforme Écologiste : Une Réponse aux Défis de la Menoua

Le projet porté par Éric Nguéguim se veut une réponse intégrée à ces problèmes. Loin d’être abstraite, son « écologie de proximité » se décline en mesures concrètes directement liées au développement de la circonscription.

• Énergie et Eau : Promouvoir l’accès aux énergies renouvelables pour électrifier les villages et développer des projets communautaires d’accès à l’eau potable avec des technologies écologiques.
• Agriculture Durable : Moderniser le secteur agricole, pilier de l’économie locale, pour le rendre plus rentable et créateur de valeur et d’emplois.
• Jeunesse et Emploi : Créer des opportunités économiques via la promotion de l’entrepreneuriat local et la mise en place de centres de formation professionnelle dans des secteurs porteurs comme les énergies vertes et l’agro-écologie.
• Gouvernance : Instaurer une gouvernance « transparente, inclusive et participative », avec des mécanismes de consultation régulière des citoyens, s’engageant à ce que chaque décision importante soit construite avec les habitants.

Un Style Politique : Le Contraste et la Proximité

Le ton employé par Éric Nguéguim durant cette tournée tranche souvent avec le discours politique conventionnel. Il n’hésite pas à déplorer l’attitude de certaines élites « confortablement installées à Yaoundé » tandis que leurs populations souffrent du manque d’eau et d’électricité, un constat qu’il a aussi dressé pour la région de l’Extrême-Nord. Il prône une politique axée sur les besoins essentiels – eau, énergie, éducation, dignité – considérant que c’est la seule condition pour que les populations écoutent véritablement leurs dirigeants.

Son appel à la « paix, la dignité et la reconstruction nationale », lancé plus tôt dans un contexte de crise post-électorale, révèle également une ligne politique qui cherche à transformer « la colère en énergie de changement » et à bâtir une nation où « l’économie verte » offre dignité et emploi à chaque citoyen.

Le Grand Meeting de Clôture : Symbole d’une Ambition

Le point d’orgue de cette tournée a été le grand meeting du 28 décembre à l’esplanade de la chefferie Mingmeto. Plus qu’un simple rassemblement, cet événement était présenté comme le moment de synthèse et de mobilisation générale. L’objectif annoncé était de fédérer les énergies autour d’un projet collectif où écologie, progrès social et développement économique vont de pair. C’était l’occasion pour le candidat de résumer les échanges des jours précédents, de formaliser les engagements pris dans les villages et de lancer un appel solennel à l’engagement des populations pour « un Cameroun plus vert ».

Perspective : Les Défis de la Route vers les Législatives 2026

La clôture réussie de cette tournée marque une étape importante pour Éric Nguéguim et le PEC, mais la route vers les législatives de 2026 est encore longue. Plusieurs défis se profilent :

La consolidation de l’ancrage local. Malgré l’enthousiasme de la tournée, transformer une dynamique de meeting en un vote massif nécessite un travail de terrain continu et la démonstration de résultats concrets, même à petite échelle.

La structuration du parti. Le PEC, fondé en 2023, doit prouver sa capacité à s’organiser durablement sur l’ensemble du territoire de la Menoua et au-delà.

Le positionnement dans le paysage politique. Le discours écologiste et anti-establishment doit convaincre un électorat large, au-delà des convaincus, dans un contexte politique camerounais très marqué.

Le pari d’Éric Nguéguim est que l’écologie politique, en répondant aux préoccupations quotidiennes des populations – l’eau, la lumière, l’emploi, la santé – peut devenir un puissant vecteur de mobilisation et de changement. Le meeting de Dschang n’était peut-être pas une fin, mais le début d’une campagne qui entend redéfinir les termes de l’engagement politique dans la Menoua.