POLITIQUE

Période post-électorale : Le G20 dénonce l’« auto proclamation » de Issa Tchiroma et appelle au calme

Written by Annette Olinga


La coalition de partis soutenant le président Paul Biya met en garde contre les troubles à l’ordre public et réaffirme son attachement à la voie légale.

Dans un contexte de tension post-électorale suivant la présidentielle du 12 octobre, le « G20 », un regroupement de vingt partis d’opposition ayant soutenu la candidature du président sortant Paul Biya, est sorti de son silence ce vendredi 17 Octobre 2025. Lors d’une conférence de presse présidée par le ministre délégué à la Justice, Jean de Dieu Momo, la coalition a rendu publique une déclaration virulente visant directement un de leurs anciens alliés, M. Issa Tchiroma Bakary.

La lecture de la déclaration officielle a été assurée par Célestin Njamen et l’honorable Bapot Lipot, ce dernier rappelant l’alliance historique de son parti avec le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC).

Une condamnation sans ambages de l’« autoproclamation »

Le G20 a « fustigé avec la plus grande fermeté » l’autoproclamation de la victoire par M. Issa Tchiroma Bakary. Le regroupement justifie sa position en arguant qu’au moment où cette proclamation a été faite, les commissions électorales « n’avaient achevé leurs missions de dépouillement et de vérification des 31 653 procès-verbaux provenant des 360 arrondissements du pays ». Cette action est qualifiée d’« illégale » dans le texte.

La déclaration va plus loin en condamnant « avec la plus grande énergie » la démarche de M. Tchiroma, accusé d’encourager « une mobilisation de rue et des troubles à l’ordre public au prétexte d’une victoire non établie ». Le G20 alerte sur les risques de déstabilisation en pointant une « collusion manifeste » entre des éléments de la mouvance de M. Tchiroma et des « p ».

Un appel aux parents et aux autorités

Dans un passage plus inhabituel, la coalition s’est adressée directement aux parents. Le G20 leur « demande instamment de sensibiliser leurs enfants afin qu’ils ne soient pas exploités par les politiciens véreux, égoïstes et irresponsables, aux agendas cachés ». Le texte dénonce des acteurs politiques qui, « au mépris de nos lois, exploitent la naïveté des enfants à des fins inavouées », une allusion claire aux risques de manipulation et d’utilisation des jeunes dans des manifestations.

Par ailleurs, le regroupement exige que « les autorités administratives et judiciaires instruisent sans délai les plaintes relatives aux appels à la violence, à la fraude et aux actes d’intimidation ».

Le rappel de l’attachement aux institutions

Face à ces tensions, le G20 a réaffirmé son ancrage dans le cadre légal. La coalition se dit « attachée au respect de la Constitution, au cadre légal électoral, à l’apaisement ». Elle se déclare « vigilante » et « engagée pour que la vérité des urnes soit établie par le Conseil Constitutionnel, seul organe habilité à proclamer les résultats ».

Cet argument place le G20 en défenseur des institutions établies contre ce qu’il présente comme des initiatives illégales et dangereuses pour la paix sociale.

Une alliance historique réaffirmée

En marge de la déclaration, l’honorable Bapot Lipot a tenu à rappeler les racines de leur engagement. « Nous avons une alliance avec le RDPC signée par notre regretté secrétaire général Augustin Frédéric Kodock. Nous appartenons au G20 dans une option de soutien et d’encadrement à ce groupe de partis politiques, qui soutient le président Paul Biya », a-t-il déclaré.

Cette cérémonie, qui a rassemblé de nombreux membres fondateurs du G20, marque une étape significative dans la bataille politique et médiatique qui suit le scrutin présidentiel. Elle démontre la volonté du camp Biya de contrer toute tentative de contestation en dehors des canaux qu’il juge légitimes, tout en appelant la population au calme et à la retenue dans l’attente de la décision du Conseil Constitutionnel.

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