SOCIETE

Transport en zone CEMAC: Les experts formulent de nouvelles recommandations pour lutter contre les pratiques anormales

Written by Annette Olinga

Le deuxième Atelier national sur les Pratiques Anormales (OPA) dans les corridors de la CEMAC s’est achevé aujourd’hui à Bangui, marquant une étape importante dans la lutte contre les entraves à la libre circulation des biens et des personnes. Organisé sous l’égide du ministère centrafricain des Transports, cet événement a réuni divers acteurs pour évaluer les progrès réalisés et formuler des recommandations stratégiques.


Le projet OPA, mené par l’Institut Sous-Régional de la Statistique et l’Économie Appliquée (ISSEA) et financé par l’Union Européenne (UE), vise à identifier les pratiques anormales qui rendent le transport routier dans la sous-région d’Afrique centrale excessivement coûteux et lent. Selon le commissaire de la CEMAC, Francial LIBENGUE, les corridors Douala-Bangui et Douala-N’Djamena sont particulièrement touchés, avec des coûts et des durées de transport qui impactent lourdement l’économie régionale.


L’atelier a permis de présenter les résultats des enquêtes OPA de 2023 et 2024 et de faire le point sur la mise en œuvre des recommandations précédentes. Les participants ont ainsi pu proposer de nouvelles pistes de solution pour améliorer la fluidité du trafic.
Les recommandations phares de l’atelier
Les participants ont formulé des recommandations précises, ciblant à la fois la CEMAC et l’ISSEA.
Pour la CEMAC :

  • Harmonisation des pesages : L’atelier a mis en évidence la nécessité d’uniformiser les pratiques de pesage dans les ports et sur les corridors pour éviter les divergences qui entraînent des délais et des coûts supplémentaires.
  • Meilleure régulation du fret : Il est urgent d’améliorer l’encadrement des organismes de gestion du fret terrestre, notamment en ce qui concerne la répartition des chargements, afin de garantir plus de transparence et d’efficacité.
  • Renouvellement du parc automobile : Face au vieillissement du parc automobile centrafricain, un appui est demandé pour aider au renouvellement des véhicules, ce qui contribuerait à la fois à la sécurité et à la fluidité du trafic.
  • Formation des agents de sécurité : Des sessions de formation continue sont jugées essentielles pour les Forces de Sécurité Intérieure (FSI) opérant sur le corridor Douala-Bangui, afin de sensibiliser ces agents aux bonnes pratiques et de réduire les contrôles abusifs.
  • Soutien aux syndicats de conducteurs : L’atelier recommande de soutenir les syndicats de conducteurs dans leurs actions de sensibilisation aux bonnes pratiques de sécurité routière, renforçant ainsi la collaboration entre les acteurs du secteur.
    Pour l’ISSEA :
  • Nouvelle matrice de suivi-évaluation : L’ISSEA est invitée à concevoir une nouvelle matrice de suivi intégrant de nouveaux indicateurs et des acteurs supplémentaires pour une analyse plus complète de la chaîne de transport.
  • Redynamisation des points focaux : Un appel a été lancé pour redynamiser les points focaux de l’OPA-AC en leur fournissant les moyens nécessaires pour mener à bien leurs missions sur le terrain.

Ces recommandations visent à fournir des données pertinentes sur les entraves au trafic et à susciter des réformes concrètes. L’objectif final est de créer un environnement de transport plus fluide, plus sûr et moins coûteux pour les biens et les personnes dans la sous-région, espérant que les acteurs nationaux s’approprieront pleinement les enjeux de ce projet.

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