SOCIETE

Un an d’impact: Le centre Afiri soutenu par l’UNFPA, offre un nouveau départ à plus de 1500 survivantes

Written by Annette Olinga

,

À l’occasion de son premier anniversaire ce 9 Décembre 2025, le centre Afiri dresse un bilan remarquable : 1 540 femmes accueillies et 300 rendues autonomes en un an. Ces résultats sont portés par un partenariat solide avec le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), principal partenaire technique et financier, qui accompagne la mise en œuvre de solutions holistiques contre les violences basées sur le genre. L’inauguration d’un guichet unique ce de services intégrés 9 Décembre 2025, vient renforcer ce modèle de prise en charge pionnier au Cameroun.


Célébrant son premier anniversaire, le centre a inauguré un « One Stop Center » et lancé un réseau national d’entraide, consolidant son approche holistique pour redonner espoir et autonomie aux femmes. En un an, le centre Afiri a accueilli 1 540 femmes, offert l’autonomie à plus de 300 d’entre elles et sensibilisé 5 000 personnes. À l’occasion de son premier anniversaire, coïncidant avec la clôture des 16 jours d’activisme, il franchit une nouvelle étape avec l’ouverture d’un guichet unique et la création d’un réseau de solidarité dirigé par les survivantes elles-mêmes.


Un anniversaire sous le signe de la transformation

Le 9 décembre 2025, l’énergie était palpable au centre Afiri, dans le quartier Omnisport de Yaoundé. Les murs blancs et orange réfléchissaient une lumière d’espoir, accueillant des centaines de femmes, certaines avec leurs enfants, toutes portant une détermination commune dans le regard. Plus qu’une simple fête, cette journée marquait le premier anniversaire d’un sanctuaire dédié aux survivantes de violences basées sur le genre (VBG). Un an après sa création, le bilan est éloquent : 1 540 femmes accueillies, plus de 300 rendues autonomes, et plus de 5 000 personnes sensibilisées. Cette célébration fut aussi le théâtre de deux lancements majeurs : l’inauguration d’un « One Stop Center » (Centre de Services Intégrés) et le baptême du réseau d’entraide « Mo Bestie », en présence des ministres de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff) et des Enseignements Secondaires (Minesec).

Aux origines, une histoire personnelle devenue collective

Le centre Afiri est né de la vision et de l’expérience intime de sa fondatrice, Yvonne Flore Belema, promotrice de l’ONG ACAHIJEC. Ancienne survivante elle-même, c’est le soutien reçu d’autres femmes qui l’a aidée à se relever. De ce parcours est née une conviction : la nécessité de créer un dispositif global pour « redonner de l’espoir » à des milliers de femmes à travers le « triangle national », incluant les victimes de tous genres de violences et les femmes réfugiées déplacées des zones de crise. « C’est le récit de sa propre expérience qui lui a inspiré la mise sur pied de cet appareil », souligne la présentation du centre. Son objectif est clair : favoriser la réinsertion socio-économique de « survivantes brisées » par des formations, des financements de projet et un accompagnement psychologique et juridique.

Le « One Stop Center » : une révolution dans la prise en charge

Plaque tournante des nouvelles installations, l’inauguration du « One Stop Center » représente une avancée majeure. Concrètement, il met fin au parcours du combattant que devaient auparavant affronter les survivantes. Sous un même toit, elles ont désormais accès à :

  • Un soutien psychologique pour panser les blessures invisibles.
  • Un accompagnement social pour les orienter dans leurs démarches.
  • Des soins médicaux essentiels et urgents.
  • Une assistance juridique pour les aider à faire valoir leurs droits.
    Cette centralisation des services, dans des locaux flambant neufs comprenant des bureaux, un atelier de formation équipé et des chambres d’accueil, garantit une prise en charge rapide, discrète et efficace, limitant les risques de découragement et de re-traumatisation.

« Mo Bestie » : la force de la solidarité entre paires

L’autre temps fort de la journée fut le lancement officiel du « Réseau d’entraide des survivantes du Cameroun – Mo Bestie » (Ma meilleure amie). Piloté par les survivantes elles-mêmes sous la supervision de la ministre Nalova Lyonga (Minesec), ce réseau incarne la philosophie du centre : la transmission de l’espoir. « Yvonne Flore Belema tend aujourd’hui la même main qu’elle a reçue autrefois », note le récit. Les femmes ayant traversé et surmonté l’épreuve deviennent ainsi des mentores, offrant à leurs pairs conseils, encouragements et soutien concret. Cette solidarité active transforme la résilience individuelle en une « véritable force collective » capable de briser l’isolement et d’accélérer la reconstruction.

Des partenariats solides pour un impact durable

La crédibilité et la pérennité du projet Afiri reposent sur des alliances stratégiques. Lors de la cérémonie, les principaux partenaires ont réaffirmé leur engagement.

  • L’UNFPA Cameroun, partenaire technique et financier principal, a salué un modèle de soutien « parfaitement adapté aux besoins réels des femmes et des filles ».
  • Le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff), représenté par la ministre Marie Thérèse Abena Ondoa, a insisté sur la nécessité de « multiplier ce type de structures » face à une demande qui « dépasse largement l’offre actuelle ». Elle a exhorté l’équipe à « plus de rigueur et d’engagement » tout en réaffirmant son soutien inconditionnel.
    Ces appuis institutionnels et techniques sont essentiels pour structurer l’action du centre et envisager son expansion.

Témoignages et impact : des vies réinventées

Les chiffres impressionnants prennent une dimension humaine à travers les témoignages. Marie-Claire, une bénéficiaire, confie : « Je me trouvais dans une profonde détresse, au point de songer à mettre fin à mes jours. Aujourd’hui, je retrouve confiance, je subviens à mes besoins grâce aux formations et aux activités génératrices de revenus, et je reprends goût à la vie. » Ce parcours d’émancipation économique est au cœur du modèle Afiri. Le centre est bien plus qu’un refuge ; il est un « véritable laboratoire social où les survivantes réinventent leur place dans la société ». Les formations en remise à niveau, la dotation en machines à coudre et autres équipements, visent à offrir une indépendance financière, pierre angulaire d’une reconstruction durable.

Un avenir tourné vers l’autonomie et l’expansion

Forte de ses réussites et du don d’un hectare de terrain, l’ONG ACAHIJEC envisage l’avenir avec ambition. Des « projets plus structurants » sont dans les cartons : la construction d’un restaurant d’application, l’implantation d’une chambre froide pour la conservation de produits agricoles, et bien d’autres initiatives. Ces infrastructures doivent permettre de renforcer les capacités productives des femmes et d’assurer une autonomie financière à plus grande échelle.

Un phare d’espoir dans un environnement contraignant

La triple cérémonie – anniversaire, inauguration, lancement de réseau – a démontré avec éclat qu’à Yaoundé, un phare existe pour les femmes en détresse. En une année, le centre Afiri a prouvé que l’accompagnement global, alliant soins, justice, économie et sororité, pouvait transformer des vies brisées en histoires de succès. Alors que les défis sociaux et économiques se complexifient, ce « havre de paix et d’espoir », soutenu par les pouvoirs publics et des partenaires engagés, se positionne comme un modèle essentiel pour construire un avenir plus prometteur pour la femme camerounaise. La coupure du gâteau d’anniversaire n’était pas une fin, mais le symbole d’un nouveau départ, rempli de défis certes, mais surtout d’une immense espérance collective.


About the author

Annette Olinga

Leave a Comment