Dans un communiqué rendu public ce lundi 13 octobre 2025, le Conseil National de la Communication (CNC) a exprimé sa vive préoccupation face à la prolifération de publications annonçant prématurément des résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre. Signé par son président, Joseph CHEBONGKENG KALABUBSU, le texte met en garde contre les menaces que ces pratiques font peser sur l’intégrité du scrutin.
Une « généralisation » de publications « hâtives et non autorisées »
Le constat du régulateur des médias est sans appel. Il relève « la généralisation et l’amplification des publications hâtives et non autorisées de données présentées comme les “résultats” de l’élection présidentielle ». Cette situation, propagée « via les médias et les réseaux sociaux », est décrite comme une menace directe pour « l’intégrité et la sincérité du processus électoral ».

Rappel à la loi : le Conseil Constitutionnel, seul habilité
Face à cette « dérive dangereuse », le CNC rappelle avec force le cadre légal. L’institution souligne une « nuance fondamentale » établie par la loi électorale : celle qui existe entre les résultats partiels des bureaux de vote et le « Résultat Définitif » de l’élection.
Le communiqué précise que les chiffres actuellement en circulation ne sont que des données « partielles, sectorielles et transitoires ». Ces dernières sont « susceptibles de contestations et de corrections » par les différentes instances de traitement des résultats, bien avant la proclamation définitive par le Conseil Constitutionnel.
Le CNC n’y va pas par quatre chemins : la diffusion de ces résultats provisoires, « souvent sélective et non vérifiée », a pour but d’« induire en erreur l’opinion publique » et de « compromettre l’intégrité du processus électoral ».
Exhortation à la responsabilité et menace de sanctions
Le Conseil réitère que le Conseil Constitutionnel est « l’unique instance légalement investie du pouvoir de proclamer le Résultat Définitif ». Toute autre publication s’arrogeant ce droit est donc « une atteinte grave à la crédibilité du processus ».
En conséquence, le CNC « exhorte » vivement les professionnels des médias et les utilisateurs des réseaux sociaux à faire preuve de « civisme, de retenue et de responsabilité ». Il les appelle à se conformer strictement au cadre légal.
Un avertissement sans équivoque accompagne cette mise en garde : « Le cas échéant, le Conseil se réserve le droit de mettre en œuvre les mesures de régulation appropriées », laissant planer la menace de sanctions contre les contrevenants.
Un contexte sous tension
Cette sortie officielle du CNC intervient dans un contexte où les rumeurs et les chiffres non vérifiés circulent intensément en ligne, créant une atmosphère de confusion. Elle fait écho à la prudence affichée la veille par le candidat Serge Espoir Matomba, qui avait lui aussi insisté sur la distinction entre les compilations partielles et le résultat définitif. Le message des autorités est clair : dans l’attente de la proclamation officielle, la plus grande retenue est de mise.