L’étude sur la cartographie du verger cacao et la caractérisation de son impact sur les forêts a été lancée ce 13 Mars 2024 à Yaoundé. L’ initiative financée par l’Union européenne et mise en œuvre par la FAO en collaboration avec le Ministère des Forêts et de la Faune du Cameroun, visait à élaborer une cartographie des vergers camerounais, une cartographie des forêts, qui va permettre de démontrer au partenaire européen que le cacao que le pays met sur le marché n’est pas issu des zones déforestées.
Cette étude est cruciale pour assurer la durabilité de la production de cacao, qui est un pilier économique du pays. Avec l’engagement dans l’Initiative Cacao Durable de l’Union Européenne, et la création du Comité Cacao Durable, le Cameroun démontre sa détermination à promouvoir des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.
Les objectifs ambitieux de ce projet incluent:
La création d’une carte d’occupation du sol et d’utilisation des terres selon le standard LCML pour l’année de référence 2020. L’estimation des superficies des classes d’occupation et d’utilisation des terres et l’évaluation de la précision de ces données.
L’analyse des tendances historiques de déforestation et l’identification des zones converties en exploitation cacao. Le développement d’une carte de risque de déforestation et dégradation liée au cacao.
La superposition des données d’alertes précoces de déforestation pour piloter un système de réponse efficace.
L’objectif général est de cartographier le verger cacao dans les bassins de production du cacao au Cameroun et de développer une méthodologie pour distinguer les agro-forêts cacao des forêts denses intactes. Cela contribuera à la mise en place d’un système national de traçabilité pour le cacao durable.
Pour Dr. Olinga Narcisse Ghislain sous Directeur des Échanges commerciaux au ministère du commerce, représentant le ministre du Commerce à cet atelier, » l’Union européenne a édicté un règlement sur la déforestation, exigeant que le cacao importé ne provienne pas de zones déforestées. Pour se conformer, le Cameroun doit prouver que son cacao n’est pas issu de telles zones. L’atelier doit permettre d’élaborer une cartographie des vergers et des forêts, démontrant que le cacao camerounais est issu de pratiques agroforestières, bénéfiques pour l’environnement » .
Pour accéder au marché de l’UE, qui représente 75% des exportations de cacao du Cameroun, trois conditions principales doivent être respectées:
Le cacao ne doit pas provenir de zones déforestées avant le 31 décembre 2020.
Un dispositif de traçabilité doit être mis en place pour prouver l’origine non déforestée du cacao.
Le cacao doit être produit conformément aux réglementations en vigueur, et les opérateurs doivent fournir toutes les informations nécessaires à l’UE.
Le Cameroun, actuellement dans le top 5 mondial des producteurs de cacao avec une production de 292 471 tonnes en 2020-2021, doit se conformer à ces exigences avant le 30 décembre 2024 pour maintenir son accès au marché européen. Décembre 2024, c’est la date de prise d’effet du réglement.
L’atelier a été une occasion de partager les termes de référence de l’étude et de lancer officiellement les activités du projet, marquant ainsi un pas de plus vers un avenir durable pour la filière cacao au Cameroun.