ECONOMIE

Cameroun: Cas pratiques de la transformation de l’économie grâce aux infrastructures routières

Written by Annette Olinga

Quel est l’apport de la route dans le développement des infrastructures au Cameroun? . C’est sur cette thématique que s’est basé le propos inaugural du Ministre des travaux publics à l’ocasion de l’ouverture la douzième édition du Salon de l’Action gouvernemental ce 24 Juillet 2023 à Yaoundé. On retient à travers plusieurs cas pratiques que le développement des infrastructures routières au Cameroun, est un élément clé dans la cohésion sociale, le développement de l’économie locale , l’exercice de la politique distributive, la formation et l’industrialisation.

Diverses infrastructures socio-économiques sont régulièrement aménagées dans le cadre de la transformation par la route : magasins de stockage, hangars, marchés, centres multifonctionnels pour jeunes, maisons de la femme, centres de santé, salles de classe, forages, etc. Par exemple, dans le cadre des travaux de la Nationale 15, 10 forages d’eau, 135 foyers communautaires, 07 aires de séchage, 03 radios communautaires, 02 marchés à bétail, 01 gare
routière, ont été réalisés. Ce qui a permis aux citoyens d’accéder aux infrastructures de base, à l’agriculteur d’assurer le transport et la vente de sa production, à l’artisan d’installer ses objets d’art.

De même, pour les travaux de la 1ère phase de la N11 ou Ring road, sur cofinancement de la Banque Africaine de Développement, ce sont les entreprises nationales qui ont été contractualisées. Les travaux en cours entre Babadjou-Bamenda, en trois lots, ont permis de donner 120 emplois permanents et 210 emplois temporaires. Pour ceux de la Ring road, il est prévu 1 200 emplois avec des appuis spécifiques aux associations des femmes.

De plus, l’aménagement des dessertes du complexe industrialo-portuaire de Kribi est entrepris dans le but de créer de nouvelles sources de richesses. Le Projet d’Aménagement des Routes de désenclavement de la Zone Industrielle et Portuaire de Kribi, avec le concours de la Banque Africaine de Développement, prévoit la construction de la voie expresse Lolabe (Cameroun)-Campo (Guinée Equatoriale), 39 km, avec un pont transfrontalier sur le fleuve Ntem. Les travaux de construction de la route
Bingambo-Grand Zambi (40 km) et le bitumage prochain de la Nationale 17 Ebolowa-AkomII-Kribi (174 km)) seront lancés dans les prochains mois.
Par ailleurs, l’amélioration du transit et de la circulation sur l’un des corridors structurants, Mora-Dabanga-Kousseri, commencera avec le concours de la Banque Mondiale, dans le cadre du Projet PACRI. Ce qui favorisera l’expansion des activités économiques, compte tenu des 200 km de routes communales à aménager.

Il faut rappeler que la mise en œuvre des projets routiers fait accroitre un pan important de l’économie avec un intérêt affirmé des groupes d’investisseurs étrangers qui y contribuent. Outre leur implication en sous-traitance, des entreprises nationales pionnières émergent sur les portefeuilles de projets à financement conjoint en raison de leur capacité et de leur référence, un facteur capital pour l’inclusivité des travaux routiers. La structuration des projets met en perspective les emplois pour jeunes et l’autonomisation des femmes.

Dans son allocution inaugurale, le Ministre en charge des travaux publics Emmanuel Nganou Djoumessi, a fait l’état des lieux des projets routiers au Cameroun, a parcouru les projets livrés et les projets achevés dans le cadre de la réhabilitation.

On retient ainsi que le Cameroun s’est doté de plusieurs outils de planification de son développement des routes à savoir, la SND30, le plan Directeur routier, Le Programme Infrastructurel de Connectivité par la Route, La stratégie Intégrée des Infrastructures de Transport Multimodal (S2 ITM), La plateforme interministérielle de concertation et de coordination etc.

Avec un réseau routier d’environ 121 873 km, on enregistre 907,86 km de routes en terre qui sont en cours de bitumage ; ce qui portera, à leur livraison, le linéaire de l’ensemble des routes bitumées de 9 885,18 km à 10 793,04. Au 31 décembre 2022, 1 379, 17 km de nouvelles routes ont été bitumées contre 1 800 km d’objectifs ; soit un taux de réalisation de l’objectif de 76,6 % et une sous réalisation cumulée de 420,83 km.
En intégrant les livraisons envisagées en 2023, le linéaire de routes bitumées sur ces quatre premières années de la SND30 sera porté à 1 798,53 km, contre 2 400 km d’objectifs. Le taux de réalisation de l’objectif sera ramené à 74,9%.
S’agissant de réhabilitations, la performance au 31 décembre 2022 a été de 611,12 km de routes bitumées, réhabilitées contre un objectif de 900 km, soit 67,9%. Avec les réhabilitations à achever en 2023, les quatre (04) premières années de la SDN30, auront permis de réhabiliter 674,85 km de routes bitumées, contre un objectif 1200 km. La performance reculera ainsi de 11,6 points, pour s’établir à 56,2%, traduisant un faible rythme de réhabilitation du réseau routier bitumé.

D’après le Mintp, Ces retards résultent d’une conjoncture économique et financière difficile ainsi que d’un environnement sécuritaire préoccupant dans certaines localités. Ce qui entraine un faible taux de couverture des besoins
budgétaires exprimés, un rallongement des délais d’exécution, un renchérissement des coûts des prestations, l’abandon des chantiers entre autres.

Les solutions sont dès lors orientées vers un esprit de réforme, pour optimiser l’utilisation des
moyens disponibles, la rationalisation des options techniques, la maîtrise des coûts, le recours aux sources de financements alternatifs, l’amélioration de la gouvernance administrative et financière du secteur, le retour aux travaux en régie, l’engagement citoyen dans la protection du
patrimoine routier etc.

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