Le Dr. Ndolembai Sade Njesada, Ministre de l’Éducation nationale de la République du Tchad, a fait une intervention ce Mardi 19 Mars au cours d’un événement parallèle de la Commission de la condition de la femme (CSW 68) organisé par la Commission de l’Union Africaine en partenariat avec l’UNESCO et l’ONU Femmes pour partager les initiatives, les défis et les opportunités prometteurs pour faire progresser la mise en œuvre des engagements en matière de genre et d’éducation dans son pays. Le ministre a souligné que, malgré le principe de ne laisser personne pour compte, les bénéfices du développement ne sont pas équitables, et la pauvreté trans générationnelle exclut des milliers d’enfants, surtout les filles, de l’accès à l’éducation.
La 68e session de la commission de la condition de la femme (CSW 68) qui se tient à New York du 11 au 22 Mars a mis en lumière les progrès et les défis persistants dans l’éducation des femmes et des filles en Afrique. Placée sous le thème « Des OMD aux ODD : Bilan d’une décennie de mise en œuvre des engagements en matière d’éducation des femmes et des filles en Afrique – Accélérer les progrès vers l’Agenda 2030 et l’Agenda 2063 », L’événement parallèle du Mardi 19 Mars s’est déroulé à la Mission Permanente de l’Union Africaine auprès des Nations Unies à New York et a enregistré la participation d’éminents intervenants du Système des Nations unies, de la Commission de l’Union Africaine et des États membres.
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En République du Tchad, la scolarisation des filles est une priorité nationale, avec une augmentation de 19% du budget de l’éducation cette année et une élévation du ministère de l’Éducation en rang protocolaire. Cependant, les défis tels que les pesanteurs socioculturelles, les barrières financières, les crises humanitaires et le dérèglement climatique continuent d’entraver les progrès.
La vision 2030 du Tchad, définie comme le Tchad que nous voulons, inclut des mesures telles que l’ordonnance instituant un quota minimum de 30% de femmes dans les fonctions publiques, la mise à jour des données factuelles, et la promotion des droits des filles à l’éducation. Le gouvernement s’engage également à réduire les disparités de genre et à intégrer ces considérations dans la planification de l’éducation.
Le Dr. Njesada a partagé des statistiques encourageantes en ce qui concerne l’éducation des filles au Tchad :
- Préscolaire : Sur 33 000 enfants, environ 15 900 sont des filles.
- Primaire : Parmi 3 millions d’élèves, environ 1,3 million sont des filles, avec un taux de scolarisation de 92% (82,3 % pour les filles).
- Enseignement moyen : 507 000 élèves dont 206 000 filles.
- Enseignement secondaire général : 23 657 élèves, dont 1 465 femmes, avec un taux de scolarisation de seulement 22%.
- Enseignement technique : 7 676 élèves, dont 2 915 filles.
- Globalement, 45% des filles sont scolarisées sur l’ensemble du territoire.
Investir dans l’éducation est reconnu comme le moyen le plus efficace de réduire les inégalités de genre, ouvrant la voie à la mobilité sociale et économique. L’initiative du Tchad d’organiser la première conférence panafricaine sur l’Éducation des filles et des femmes, prévue du 20 au 23 mai à Nd’jamena va justement en droite ligne des moyens mis sur pied au Tchad, pour réduire les inégalités de genre.. Cette conférence sera une plateforme pour discuter des défis, partager les bonnes pratiques et tracer des pistes d’action, tout en évaluant les progrès réalisés dans l’atteinte des OMD et ODD.
Le Rôle Clé du Tchad dans l’Avancement des Objectifs de Développement.
Le Tchad, conscient de l’importance de l’égalité des genres dans l’éducation, a intégré cette dimension dans l’objectif D de sa réforme prioritaire, visant à “Réformer les croyances, les cultures et les pratiques, en donnant la priorité à une approche sensible au genre et inclusive à une éducation de qualité, adaptée pour assurer la réalisation universelle des apprentissages fondamentaux”. ” Je suis membre du comité exécutif du GPE et l’un des objectifs pour le Tchad cette année c’est d’avoir accès aux financements de GPE pour pouvoir accélerer l’éducation des filles. Dans le cadre des partenariats du Tchad ” a déclaré le ministre.
Le ministre a réaffirmé l’engagement du Tchad à accéder aux financements du Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) afin d’accélérer l’éducation des filles et de réaliser une éducation de qualité, sensible au genre et inclusive, conformément aux objectifs de développement durable.
written by Olivier Noudjalbaye Dedingar, USA and US correspondent