Le Ministre des Mines, de l’industrie et du Développement Technologique le Pr. FUH CALISTUS GENTRY Vient de procéder ce 30 Juillet 2024 à la signature de la convention minière entre la République du Cameroun et la société CAMALCO S.A, filiale de la compagnie australienne Canyon Resources LTD représenté par son Directeur Général Rana Pratap Singh. L’accord, paraphé à Yaoundé, porte sur l’exploitation industrielle de la bauxite de Minim-Martap, dans les départements du Djerem et de la Vina, région de l’Adamaoua.
Ce projet, fruit de plusieurs années de recherche et d’études approfondies, vise à exploiter un gisement de bauxite estimé à près d’un milliard de tonnes. La société CAMALCO S.A s’était vu octroyer en juillet 2018 trois permis de recherche d’une durée de trois ans, couvrant les localités de Minim Martap, Ngaoundal et Makan.
Durant cette période, d’importants travaux d’exploration ont été menés, incluant des forages sur six plateaux distincts dans la zone de Minim-Martap. Ces investigations ont permis de confirmer l’ampleur du gisement et d’évaluer la teneur en bauxite des différents sites.
Les analyses, réalisées conformément au Code JORC (2012), standard international dans l’industrie minière, révèlent une concentration en alumine variant entre 45,3% et 49%. Ces résultats confirment le potentiel économique du gisement et ouvrent la voie à une exploitation industrielle à grande échelle.
La convention signée concerne le permis de Minim-Martap, d’une superficie de 499 km². Les études de faisabilité, conduites par le cabinet Mining Plus (UK) Ltd, se sont focalisées sur trois plateaux prometteurs : Raymonde, Beatrice et Danielle. Sur ces sites, les réserves prouvées de bauxite s’élèvent à 99,1 millions de tonnes avec une teneur en alumine de 51,6%, idéale pour une exploitation rentable.
L’accord prévoit ainsi une production annuelle de 5 millions de tonnes de bauxite sur une période de 20 ans. Ce projet phare devrait générer d’importantes retombées économiques pour le Cameroun, notamment en termes de création d’emplois, de recettes fiscales et de développement local.
Minim-Martap : Un projet d’envergure pour l’exploitation de la bauxite au Cameroun
La convention minière qui vient d’être signée entre l’État et la société CAMALCO S.A, filiale de Canyon Resources LTD, définit les contours d’un projet ambitieux visant à faire de Minim-Martap un acteur majeur de l’industrie de l’aluminium.
L’objectif est clair : exploiter de manière optimale le gisement de bauxite en extrayant 5 millions de tonnes par an. Ce projet d’envergure s’articule autour de plusieurs phases clés :
* Extraction : Mise en place d’une mine à ciel ouvert et d’infrastructures connexes pour une extraction efficiente de la bauxite. La cérémonie de pose de la première pierre est prévue en 2025.
* Transformation : Construction d’une unité de traitement pour transformer la bauxite en alumine, un composant essentiel à la production d’aluminium. La première pierre de cette unité sera posée dans les 6 mois suivant la soumission de l’étude de faisabilité détaillée.
* Transport : Aménagement d’une voie routière reliant le site d’extraction à la gare ferroviaire de Makor, construction d’une zone de chargement dans cette localité, et contribution à la réhabilitation de la ligne ferroviaire Ngaoundéré-Douala.
* Exportation : acheminement de l’alumine via le réseau ferroviaire vers les ports de Douala et de Kribi, impliquant la construction d’installations portuaires dédiées.
* Énergie : Création d’une unité de production d’énergie pour répondre aux besoins énergétiques du projet.
La société CAMALCO S.A a soumis une étude de faisabilité couvrant les aspects techniques et économiques de chaque phase, du volet minier au transport en passant par le traitement de la bauxite. Des contrats spécifiques seront conclus avec des partenaires stratégiques tels que Bolloré Africa Railways/CAMRAIL pour le transport ferroviaire et les ports autonomes de Douala et de Kribi pour la gestion du terminal minéralier.
Ce projet revêt une importance capitale pour l’économie camerounaise. Outre la création de plus de 1 000 emplois directs et de nombreux emplois indirects, il générera d’importantes ressources financières pour l’État dès la première année de production, grâce à :
* 10% de parts gratuites pour l’État.
* Une taxe ad valorem de 5% sur la valeur marchande de la bauxite.
* Un partage de la production à hauteur de 3%.
* Des contributions au fonds de développement du secteur minier (1% du chiffre d’affaires hors taxe).
* Un apport au Compte spécial de développement des capacités (1% du chiffre d’affaires hors taxe).
* Des droits de concession domaniale.
* Une taxe à l’exportation de 2%.
Des retombées socio-économiques prometteuses pour le Cameroun.
La société met en avant une vision à long terme axée sur plusieurs volets :
* Développement d’infrastructures: Le projet nécessitera la construction de routes, de voies ferrées et d’infrastructures énergétiques, contribuant à désenclaver la région et à stimuler l’activité économique.
* Mixité et transfert de compétences: CAMALCO S.A s’engage à recruter du personnel qualifié venant de tout le Cameroun, favorisant ainsi la cohésion sociale et le partage de compétences. Des programmes de formation et de stages en alternance seront mis en place pour former la main-d’œuvre locale aux métiers de l’industrie minière.
* Développement local: L’augmentation du pouvoir d’achat des collectivités locales grâce aux retombées fiscales du projet permettra de financer des projets sociaux et économiques structurants pour la région.
* Attractivité du secteur minier: La réussite de ce projet servira de modèle et attirera d’autres investisseurs miniers, nationaux et internationaux, stimulant ainsi la croissance économique du pays.
Enfin, la promotion de la transformation locale est au cœur de la démarche. Le code minier impose de réserver au moins 15% de la matière première extraite à l’industrie locale.
Le projet d’exploitation de la bauxite de Minim-Martap s’annonce donc comme un véritable levier de développement pour le Cameroun, alliant performance économique, responsabilité sociale et environnementale.