SOCIETE

Sago 2023: Le Mintp décline son offre de collaboration aux CTD

Written by Annette Olinga

Au cours d’une rencontre B to B le 28 Juillet, entre le ministère des travaux publics et les collectivités territoriales décentralisées, le MINTP a préconisé, la création des comités de gestion des routes par les communes et les régions. Des hauts responsables du MINTP, l’Administrateur du Fonds routier, un responsable de l’Association nationales des entreprises d’entretien routier étaient face à des présidents de régions et les maires venus des 10 régions du Cameroun.

Le Salon de l’Action gouvernementale a servi de cadre à des rencontres B to B organisées par le Ministère des Travaux Publics, à l’effet de renforcer son cadre de collaboration avec les collectivités territoriales décentralisées. D’entrée de jeu, le décor a été planté par l’exposé des motifs du Directeur général des Travaux d’infrastructures, Benoît Parfait Mbole Mbole, qui a précisé que l’entretien des routes au Cameroun est exercé par trois entités, notamment l’Etat, les régions et les communes, selon les dispositions du décret N2017/0144 du 20 avril 2017 portant nomenclature routière.

Avec un réseau routier d’environ 121 873,93 km le Cameroun doit aujourd’hui compter sur l’efficacité des opérations d’entretien routier pour la praticabilité des routes en toute saison, tout en tenant compte des techniques de stabilisation des sols et des changements climatiques. D’une manière précise, le réseau routier transféré charrie le plus long linéaire de route avec 112 376, 65 Km soit 92,20 Km. Cependant, le niveau de financement accordé à ce réseau est le plus faible appelant ainsi à des comportements d’efficience.

En effet, si le prétexte qu’offre la décentralisation a permis de transférer aux CTD une partie du réseau routier, il convient de relever dans la pratique de l’exercice des compétences transférées, que plusieurs difficultés sont à relever. Au premier rang, la faiblesse des ressources financières, puis la maîtrise du cycle des projets d’entretien routier et la recherche permanente de l’adéquation entre les opérations à mener, leur qualité et les ressources à mobiliser, mais aussi, le clientélisme observé dans l’attribution des marchés, la complaisance dans la validation des travaux exécutés et la non remontée de l’information liée à la contractualisation.

Le Ministère des Travaux Publics préconise à cet effet dans cette offre de collaboration présentée aux collectivités territoriales décentralisées, la planification harmonieuse des interventions, la professionnalisation des interventions à travers la sélection rigoureuse des entreprises d’entretien routier, la mutualisation des actions à travers l’intercommunalité et la participation citoyenne à travers la création et le fonctionnement des comités de gestion des routes. Après le transfert des ressources depuis 2010 tant pour ce qui est de celles issues du Fonds routier que pour le Budget d’investissement public, et des compétences depuis 2018, le Ministère des Travaux Publics veut ainsi accentuer l’efficacité de la décentralisation sur la gestion du réseau routier.

Cette nouvelle approche permet ainsi d’affiner et de rendre disponible l’information relative au réseau routier circonscrit aux routes régionales et communales; à apporter des éclaircissements en ce qui concerne le processus de maîtrise d’ouvrage, de l’identification des besoins, de leur maturation jusqu’au suivi de l’exécution des projets; le renforcement du cadre de collaboration avec les CTD à travers la création d’un mécanisme de remontée de l’information; l’information et la sensibilisation accentuées sur les rôles des acteurs impliqués dans la gestion du réseau routier; la proposition des modèles-types de statut et règlement intérieur pour la création des comités de gestion des routes et la sensibilisation autour des projets intercommunaux entre autres.
S’agissant particulièrement des comités de gestion de routes préconisés aux régions et communes par le MINTP, il s’agit d’un dispositif au cœur de la participation communautaire dans la gestion des problèmes de la route.

Ces instances à but non lucratif, d’intérêt communautaire destinées à regrouper des citoyens, ont pour but d’effectuer de la veille autour des routes, de mener de petites opérations d’entretien, de cantonnage, de curage, d’assainissement sur un tronçon de route donné. Les comités de gestion des routes ont particulièrement pour but de contribuer à la mobilisation de la participation communautaire et citoyenne pour le maintien en bon état d’un tronçon de route, à l’effet d’assurer la continuité de la circulation des personnes et des biens. Ces dispositifs visent entre autres pour objectifs de mobiliser la participation communautaire au sein du village, d’assurer la formation de ses membres aux techniques d’entretien routier et des ouvrages d’art, d’initier et organiser les interventions d’entretien sur le tronçon de route en vue de son maintien en bon état de service et d’alerter la commune, la région et les services déconcentrés du Ministère des Travaux publics, de toutes dégradations éventuelles qui surviendraient sur le tronçon de route et qui dépasseraient le cadre des compétences et des capacités techniques de l’association.


Prenant appui sur une association de jeunes volontaires de la mairie de Yaoundé 5, le dispositif est en train de se mettre en place pour aboutir à la création d’un comité de gestion des routes encadré par cette commune.
Au Ministère des Travaux Publics, on relève que cette nouvelle offre de collaboration cadre bien avec les objectifs de la décentralisation. Les cartes du réseau routier ont en outre été mises à la disposition des participants conviés, de même que des modèles de dossier d’appel d’offres type prenant en compte des opérations phasées d’entretien routier. Il faut par ailleurs souligner que pour le compte de l’exercice 2023, le Ministère des Travaux publics a transféré 7 milliards aux conseils régionaux.

About the author

Annette Olinga

Leave a Comment