Le premier Symposium vétérinaire du Cameroun, qui a réuni plus de 400 professionnels du 1er au 3 Août 2024 à Yaoundé, a été le théâtre d’une révélation : celle du Laboratoire National Vétérinaire (Lanavet). Loin des projecteurs, ce fleuron de l’expertise camerounaise travaille dans l’ombre pour développer des solutions innovantes en matière de santé animale et humaine.
L’événement, placé sous le thème “Promouvoir l’excellence en médecine vétérinaire en transformant l’enseignement vétérinaire pour un avenir durable“, a vu la participation de personnalités de premier plan, notamment le Pr. Jacques Fame Ndongo, Ministre d’État, Ministre de l’Enseignement Supérieur, et le Dr Taïga, Ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales.
Briser le silence et révéler un potentiel extraordinaire
“Beaucoup de gens ne connaissent pas Lanavet, et pourtant nous sommes présents sur de nombreux fronts,” a déclaré le Dr Abel Wade, Directeur Général de Lanavet, lors d’une interview accordée aux médias. Une présence discrète qui s’explique, selon lui, par un manque de communication que le symposium a permis de combler.
Et, Lanavet avait beaucoup à dire. Le laboratoire développe des solutions qui pourraient transformer la donne sanitaire au Cameroun et en Afrique :
* Des biofertilisants pour une agriculture durable: Face aux dangers des engrais chimiques, Lanavet propose des biofertilisants à base de champignons, garants d’une agriculture plus saine et respectueuse de l’environnement.
* Un sérum antivenimeux révolutionnaire: Lanavet travaille sur un sérum antivenimeux polyvalent, capable de neutraliser le venin de 12 espèces de serpents d’Afrique centrale. Une première sur le continent africain, qui dépend encore largement des importations.
* Un vaccin buvable contre le choléra: Face aux épidémies récurrentes, Lanavet a mis au point un vaccin buvable, efficace pendant trois ans. Une solution simple et accessible qui pourrait révolutionner la lutte contre cette maladie.
* Des médicaments vétérinaires “made in Cameroon”: Alors que le Cameroun importe pour 20 milliards de FCFA de médicaments vétérinaires chaque année, Lanavet propose une alternative : la production locale. Le laboratoire a déjà mis au point un trypanocide et ambitionne d’élargir sa gamme de produits.
“Consommer africain” pour un avenir plus sain
Pour le Dr Wade, l’heure est à la consommation locale et à la valorisation des compétences africaines. “Nous avons tout ce qu’il faut en Afrique“, a-t-il martelé, soulignant l’importance de soutenir les initiatives locales pour un développement durable.
La SND30 nous encourage à privilégier le “made in Cameroon”. Allons plus loin : à l’échelle du continent, consommons africain ! C’est le message que nous souhaitons faire passer à travers les trois produits phares que nous présentons lors de ce symposium. Et ce n’est qu’un début, d’autres innovations sont en cours de développement. Aujourd’hui, nous importons du poisson d’origine incontrôlée alors que nous avons la chance d’avoir un littoral et des ressources hydriques exceptionnelles pour développer une production locale. Même chose pour la volaille : grâce à la politique volontariste du Dr Taïga, Ministre de l’Elevage, l’importation de poulets congelés a été stoppée et le Cameroun est passé du statut d’importateur à celui d’exportateur. Un véritable succès pour l’import-substitution au MINEPIA.
Lanavet, avec ses solutions innovantes et son engagement en faveur d’une Afrique plus saine et autonome, incarne parfaitement cette vision. Le symposium aura été l’occasion de le découvrir et de mesurer son immense potentiel.