SANTE

Le Conseil de l’Ordre des Médecins du Cameroun Face à la Crise de l’Emploi des Jeunes Médecins

Written by Annette Olinga

Le 4 avril dernier, la maison du médecin à Yaoundé a été le théâtre d’une réunion cruciale du conseil de l’ordre des médecins. Cette rencontre a été convoquée en urgence suite à l’annulation de l’assemblée générale extraordinaire prévue pour le 5 avril 2024. L’ordre du jour était : la problématique de l’emploi des jeunes médecins, un sujet brûlant qui touche l’avenir de la profession et la santé publique au Cameroun.

La session a été marquée par la présence du président de l’ordre national des médecins le Dr. Rodolphe Fonkoua, et d’éminents membres, tous conscients de la nécessité d’aborder sans détour les défis auxquels sont confrontés les jeunes diplômés. Le président, fort de ses 35 ans d’expérience, a mis en lumière la confusion entourant les textes réglementaires de l’ordre, malgré leur clarté apparente.

À l’aube des élections de décembre 2023, qui ont vu l’émergence de nouvelles fonctions au sein de l’ordre, des documents législatifs ont été présentés à la presse. Ces textes définissent les rôles et missions du président de l’assemblée générale et du président du conseil de l’ordre, des postes au cœur de la crise actuelle.

Le conseil a également été l’occasion de restituer les résultats d’une enquête approfondie sur l’insertion professionnelle des jeunes médecins. Les chiffres sont alarmants : cinq à huit ans après leur thèse, environ 25% des médecins formés au Cameroun sont sans emploi. Parmi ceux qui travaillent, seulement la moitié bénéficient d’un contrat formel. Pire encore, 40% gagnent moins de 200 000 FCFA et 15% moins de 100 000 FCFA. La majorité vit en location, sans véhicule, et 55% envisagent une expatriation vers l’Europe ou l’Amérique du Nord.

Face à cette situation préoccupante, le conseil a formulé des recommandations clés pour améliorer l’insertion des jeunes médecins dans le secteur de la santé, faciliter leur installation en clientèle privée, et lutter contre les déserts médicaux. Il a également appelé à un meilleur contrôle de la dispensation des médicaments sans ordonnance et à la révision de la loi de 1992 autorisant l’ouverture de formations sanitaires par des non-professionnels.

About the author

Annette Olinga

Leave a Comment